Limagrain – Ennezat : “il faut du blé pour les salariés”19/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Limagrain – Ennezat : “il faut du blé pour les salariés”

Jeudi 13 juillet, les travailleurs de Limagrain, un semencier implanté en Limagne, dans le Puy-de-Dôme, se sont mis en grève à l’appel de la CGT.

Lors des négociations salariales, la direction ne propose que 2,5 % d’augmentation pour l’ensemble des ouvriers, avec un minimum de 50 euros mensuels, et 1,5 % en individuel. La plupart des salaires tournent autour de 2 000 euros brut.

Ce qui mobilise surtout les ouvriers, ce sont les conditions de travail qui se dégradent continuellement, à cause de la pression exercée par des chefs zélés. Un ouvrier des silos s’indigne : « Hier soir, à 21 h 30, le chef est venu me dire que je ne partirais pas à 23 heures avec l’équipe, mais que je devrais rester jusqu’à une heure du matin. » Un autre travailleur explique : « Depuis un an, un nouveau moulin a été construit sur le site, pour en remplacer deux vétustes et éloignés, mais le boisseau de réception n’a pas été construit en rapport avec la capacité du moulin… Résultat, c’est nous qui devons courir d’un silo à l’autre à longueur de temps pour l’approvisionner et, en plus, nous sommes astreints toute l’année au travail du samedi pour remplir les objectifs avec ce nouveau moulin. Quand un collègue travaille le samedi, il récupère sa journée en semaine, et c’est un travailleur de moins sur l’équipe, et plus de travail pour ceux qui restent. »

Parallèlement, les risques d’accidents augmentent, comme le raconte un travailleur : « Pour monter en haut d’un boisseau, il nous faudrait une échelle car le plan incliné est dangereux, mais celle-ci coûte environ 8 000 euros ; il faut croire que la vie d’un ouvrier coûte encore moins puisque rien ne bouge ! » Quant aux calibreuses, des femmes qui trient les grains de maïs, lentilles ou autres selon leur taille, elles sont contraintes de travailler en 3x8. Trier le jour ne serait soi-disant pas suffisant !

La colère est grande, et elle ne fait que commencer à s’exprimer.

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