Leur république et notre avenir05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P4-1_Nanterre_le_29_juin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C72%2C800%2C522_crop_detail.jpg

Leur société

Leur république et notre avenir

Faute de pouvoir défendre un policier trop visiblement assassin, la droite, l’extrême droite et les macronistes semblent avoir trouvé leur héros républicain en Vincent Jeanbrun, le maire de l’Haÿ-les-Roses dont le domicile a été attaqué.

Illustration - Leur république et notre avenir

L’inconscience de ceux qui ont envoyé une voiture bélier contre le pavillon où la famille du maire était présente a été le prétexte à des « rassemblements républicains » devant certaines mairies le 3 juillet. Devant celle de l’Haÿ-les-Roses, la droite s’affichait en rangs serrés et laissait libre cours à son habituelle campagne contre les immigrés, les pauvres, les jeunes et, surtout, ceux qui réunissent ces trois qualités, unanimement traités de sauvages. Ils sont évidemment rejoints, si ce n’est précédés, sur ce terrain par l’extrême droite, tous plumages confondus.

Tous, suivis par les commentateurs médiatiques et les porte-parole des partis de gauche, transforment à bon compte le maire de l’Haÿ-les-Roses en saint laïque, lui qui est un porte-parole de Ciotti, familier comme son chef des diatribes réactionnaires et des attaques contre les immigrés. Cette campagne politique voudrait faire oublier l’assassinat d’un garçon de 17 ans et ce qu’il révèle du comportement de la police. Leur ordre républicain tant vanté, c’est la toute-puissance des corps de répression, la richesse éhontée de la classe dominante, la relégation de la classe travailleuse dans les cités dortoirs et les quartiers pourris. Dans ces conditions, l’émeute, qu’on appelait sous les rois « émotion populaire » et qui revenait à chaque mauvaise récolte, est la règle et non l’exception. Toute l’histoire le démontre, même si ce n’est pas celle-là qu’on enseigne aux enfants des écoles.

Ni les matraques ni l’eau bénite républicaine n’empêcheront de futures émeutes, dont les opprimés seront à la fois les acteurs et les victimes. Elles ne s’arrêteront que lorsqu’une fraction suffisamment importante des travailleurs, organisés en parti révolutionnaire, offrira une perspective à tous les exploités. Il ne sera plus alors question d’émeute ou de destruction aveugle, mais de lutte consciente, de révolution et de la construction d’une autre société.

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