France-Thermes - Vichy : grève pour les salaires28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France-Thermes - Vichy : grève pour les salaires

Depuis vendredi 16 juin, la quasi-totalité de la centaine d’employés de l’établissement thermal de Vichy est en grève pour les salaires. Parmi eux il y a une majorité de saisonniers.

L’établissement, qui reçoit plusieurs centaines de curistes, ne fonctionne plus du tout. Plusieurs curistes ont manifesté leur soutien aux grévistes, surtout ceux qui sont déjà venus et qui ont noué des relations avec des employés exprimant au directeur leur colère de ne pouvoir continuer leur cure et exigeant le report de leurs soins. La direction a depuis fermé les portes de l’établissement en laissant les curistes dehors. Ceux qui sont hébergés dans les hôtels seront remboursés, pas ceux hébergés chez des particuliers !

Les grévistes, eux, se retrouvent depuis le début de la grève sur le parvis pour discuter de leurs revendications, chantant même « Pas d’pause, pas l’temps d’aller pisser / c’est le bagne, c’est les travaux forcés / en grève la compagnie vers une augmentation ». C’est là partager de bons moments sans l’exploitation quotidienne.

Le mécontentement couvait depuis longtemps contre les salaires bloqués, contre les conditions de travail impossibles, le travail physique avec des journées qui commencent très tôt. Comme le dit une gréviste : « Nous sommes des esclaves et les curistes sont traités comme du bétail ». Chaque jour elle tient un jet de massage pendant six heures quasiment sans interruption, dans la chaleur et l’humidité ; chaque patient a droit à six minutes de jet mais ils se succèdent toutes les neuf minutes : il n’y a donc que trois minutes pour accueillir, faire se déshabiller, puis rhabiller et saluer les patients, souvent mal en point puisqu’en cure.

Plusieurs employés sont en arrêt à cause d’un burn-out. Tous en ont assez des retards de paiement, des astreintes et des dimanches. Les grévistes réclament 5 % d’augmentation (pour des salaires au smic), l’embauche en CDI des saisonniers (certains le sont depuis 26 ans travaillant neuf mois par an) et l’amélioration des conditions de travail.

Depuis mercredi 21 juin, la grève se trouve renforcée par celle du personnel d’un autre centre de France-Thermes, celui de Châtel-Guyon.

La direction a fait une proposition « historique », dit-elle : des tickets restaurant… ce qui a mis tout le monde d’accord contre elle. Certains ont trouvé cela humiliant.

Vendredi, elle a fait pression sur les grévistes et le dimanche elle a envoyé à chacun une lettre menaçant de licencier les saisonniers si le travail ne reprenait pas lundi 26 juin.

Ce jour-là, les Thermes étaient toujours fermés et le lendemain, les grévistes étaient toujours là, fiers des liens qu’ils ont créés entre eux et disant « On a gagné ça ! ». La grève continuait donc !

Partager