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Leur société
Affaire Adama : la justice attend toujours
Sept ans après le décès d’Adama Traoré à la brigade de gendarmerie de Persan, dans le Val-d’Oise, la Défenseure des droits vient de rendre une décision sur ce drame.
Elle ne critique même pas le fait que les gendarmes aient coursé un jeune Noir qui n’était pas recherché, l’aient interpellé violemment et, à trois, l’aient étouffé sous leur poids. Tout juste se permet-elle de recommander qu’une note sur les dangers du plaquage ventral soit diffusée dans la gendarmerie nationale…
En revanche, la Défenseure remet en cause le comportement des gendarmes ensuite, lorsqu’ils ont amené Adama à la brigade et l’ont laissé agoniser dans la cour en prétendant qu’il simulait. Elle dénonce le fait que rien n’a été fait pour faciliter l’arrivée sur place du véhicule de secours et que ce ne soit que sur l’insistance des pompiers que les gendarmes ont fini par démenotter le mourant. Elle critique aussi la façon dont le décès d’Adama a été annoncé devant le portail de la gendarmerie, sans égards pour sa famille venue aux nouvelles, après avoir caché le drame à sa mère.
Ce rapport permettra-t-il de faire redémarrer l’instruction judiciaire sur ces évènements du 19 juillet 2016 ? Ce n’est toujours pas certain car la justice a bien des égards pour des gendarmes qui, eux, n’hésitent pas à lui mentir, déclarant en audition « avoir tout mis en œuvre pour porter assistance à Adama Traoré après son malaise ». Malgré la mobilisation et les manifestations de ceux que ces violences racistes indignent, ils ne sont toujours pas mis en examen…