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- Lutte ouvrière n°2864
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Dans les entreprises
Toyota – Onnaing : ça ne fait pas le compte !
Lundi 19 juin, à l’usine Toyota dans le Nord, des petits groupes d’ouvriers ont lancé des débrayages dans l’équipe du matin. À 40 grévistes, ils mettaient l’atelier d’assemblage à l’arrêt durant 1 h 30.
Ce qui a fait déborder le vase est l’annonce par la direction de l’usine, le matin même, d’une prime de participation minable de 391 euros brut. Et encore, elle ne concernait que les ouvriers n’ayant jamais été malades !
À la réunion de CSE, les comptes officiels de l’usine ont été annoncés : comme d’habitude, c’est une vaste fumisterie ! L’ensemble du groupe Toyota vient de déclarer 16,5 milliards d’euros de bénéfice mais quasiment chaque année depuis le démarrage de l’usine il y a 22 ans, Toyota met artificiellement l’usine d’Onnaing en déficit. Cela lui permet d’échapper au paiement des impôts, et au versement d’une prime de participation.
Cette année, alors que les travailleurs de l’usine d’Onnaing ont produit 266 675 voitures Yaris – un record – pour une fois, l’usine présente des comptes positifs… mais de 49 millions d’euros seulement. Cela ne représenterait, si on les croit, que 183 euros de bénéfice par voiture !
Comme chaque fois, les comptes de l’usine sont plombés car Toyota Europe, l’unique client basé en Belgique où l’imposition est très faible, achète les voitures produites 16 500 euros en moyenne, alors que le prix de vente public est compris entre 25 000 et 32 000 euros. Les comptes sont aussi rognés par le paiement de 194 millions d’euros de royalties à Toyota-Japon. Comble cette année, la direction ose prétendre que les comptes seraient « plombés » par des augmentations de salaire de 12 %, augmentations dont les travailleurs n’ont jamais vu la couleur !
À l’annonce de la prime, un petit groupe d’ouvrières et d’ouvriers de l’Assemblage a donc débrayé quelques heures. Ils se sont organisés en cortège pour passer dans les ateliers, et se sont adressés à l’équipe d’après-midi pour tenter de la convaincre de les rejoindre. Le lundi après-midi, de petits groupes d’ouvriers ont aussi débrayé, ainsi que le mardi matin. Ils montrent la voie à suivre.