Réforme du RSA : une arme pour appauvrir et diviser les travailleurs21/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme du RSA : une arme pour appauvrir et diviser les travailleurs

Un projet de loi dit de « plein emploi » qui s’attaque au RSA a été présenté au Conseil des ministres le 7 juin.

Il prévoit de conditionner le versement du RSA à la réalisation, jusqu’à 20 heures par semaine, « d’activités permettant d’aller vers l’insertion professionnelle », à savoir des parcours de formation, des ateliers CV ou des stages en entreprise. Rien qui ressemble à un travail payé décemment, mais tel n’est pas l’objectif du gouvernement.

Les travailleurs qui n’ont plus pour vivre que cette allocation d’un montant de 607 euros par mois, pour une personne seule, sont aujourd’hui deux millions, sur les trois millions qui y auraient droit. Un tiers des personnes éligibles au RSA en effet ne le réclament pas, faute de connaître leurs droits ou du fait de « l’illisibilité des règles et leur extrême complexité d’usage », pour reprendre les constatations faites par le Conseil d’État en 2021.

La nouvelle loi prévoit la suspension de l’allocation, puis sa suppression, en cas de non-respect du contrat d’engagement. Tout va donc dans le sens de contraindre ceux qui se retrouvent sans emploi à accepter n’importe quel travail, obligeant ceux qui en ont encore un à accepter n’importe quel salaire. Le patronat a toujours eu besoin d’une armée de réserve de chômeurs pour peser sur les salaires. Et le résultat de cette loi ne sera évidemment pas le plein emploi, mais la plongée dans une misère encore plus grande de centaines de milliers de travailleurs.

Droits et devoirs, sanction, contrôle : cette propagande gouvernementale justifiant la réforme du RSA, est largement relayée dans les médias. Elle cherche à rendre les travailleurs qui perdent leur emploi, comme ceux qui n’en trouvent pas, car trop jeunes ou trop vieux, ou trop cassés par des années d’usine, responsables de leur situation.

C’est en cela aussi que cette loi est une arme dans les mains du patronat. Elle vise à diviser les travailleurs et à masquer la responsabilité, dans l’explosion du chômage et des bas salaires, des patrons et actionnaires des grands groupes qui vivent aux crochets de la société, en tirant leur fortune de l’exploitation de millions de salariés.

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