- Accueil
- Lutte ouvrière n°2864
- Pêche au thon : armateurs gangsters
Dans les entreprises
Pêche au thon : armateurs gangsters
Les équipages, principalement des marins africains, des bateaux de pêche industrielle au thon agissant au large des côtes ouest-africaines et dans l’océan Indien se sont mis en grève au début du mois de juin.
Ils exigent le paiement du salaire minimum conventionnel établi par l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi que le versement intégral de la part leur revenant sur la recette de pêche. Après quelques jours, les syndicats ont annoncé que le salaire pour les marins africains serait porté à l’équivalent de 458 euros, puis dans six mois au minimum OIT, soit 658 dollars. Ils précisent toutefois que, pour l’instant, les employeurs parlent de 658 dollars brut et les travailleurs de 658 dollars net… Au cours de ce mouvement, des marins grévistes ont été débarqués de force aux Seychelles. C’est certes une destination de rêve pour un touriste au portefeuille bien rempli, mais pas pour un matelot sénégalais sans argent, voire sans papiers.
Non seulement aucune mesure n’est envisagée à l’encontre de cet acte de piraterie des armateurs mais, le 14 juin, l’Union européenne leur a offert le cadeau attendu en reconduisant l’accord de pêche UE-île Maurice. Les 85 thoniers, français et espagnols principalement, pourront capturer 5 500 tonnes de thon par an dans les eaux mauriciennes. Pour cela l’UE versera 725 000 euros par an à Maurice, subvention déguisée aux grands armements qui, de leur côté, verseront 1,165 million par an à l’État mauricien.
Les armateurs de Concarneau ou d’ailleurs verseront donc à l’île Maurice 20 centimes d’euro par kilo de thon arraché à ses eaux. Le jour où l’accord était conclu, le thon était en promotion dans un supermarché de l’Oise à 20 euros le kilo !