Logement : une loi anti-pauvres de plus21/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P12-1_Banderole_Se_loger_nest_pas_un_crime_C_Vincent_Isore_MAxPPP.jpg.420x236_q85_box-0%2C1%2C800%2C451_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : une loi anti-pauvres de plus

Le Parlement a adopté le 14 juin la loi dite anti-squatters qui facilite et accélère les procédures d’expulsion en cas de loyers impayés.

Illustration - une loi anti-pauvres de plus

C’est tout un arsenal à l’encontre des millions de victimes de la crise du logement sous prétexte de défendre de tout petits propriétaires dont le logement est squatté. Mais elle protège surtout les intérêts des promoteurs, des agences immobilières et des représentants des capitalistes de l’immobilier comme l’Union de la propriété immobilière. Les députés et des sénateurs macronistes ont été à la manœuvre au fur et à mesure des navettes parlementaires pour resserrer les mailles du filet. Ils ont reçu l’appui de leurs collègues des Républicains et du Rassemblement national qui ont oublié leur langage antigouvernemental pour frapper ensemble les milieux populaires.

Cette loi prévoit la résiliation automatique d’un bail de location en cas de non-paiement des loyers, ce qui accélérera l’expulsion. Le délai de paiement qu’un juge a le droit d’accorder à un locataire est réduit et si, après un jugement d’expulsion demandé par un propriétaire privé, le locataire continue à vivre dans son logement avec sa famille, il encourt une amende de 7 500 euros. Gare à ceux qui, mis dehors, trouvent un hébergement de fortune ! Il suffira qu’un logement inoccupé soit meublé pour que ceux qui s’y installent puissent être condamnés pour violation de domicile. Ce délit s’applique désormais également aux locaux commerciaux ou aux bureaux désaffectés.

Non seulement la loi de réquisition des logements vides n’est pas appliquée, mais les personnes qui y trouvent refuge sont assimilées à des délinquants. Le président de l’Union des propriétaires immobiliers, lui, ne s’y trompe pas : « Il faut des signes forts et c’est un début », a-t-il déclaré en commentaire de cette loi. C’est un signe fort de la guerre tous azimuts que la bourgeoisie mène à ceux qu’elle précipite dans la misère. L’expropriation des sociétés de la construction et de l’immobilier qui font leurs choux gras de la pénurie de logements est la seule chose qu’elles n’auront pas volée.

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