UE et immigration : après les barbelés, les camps14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

UE et immigration : après les barbelés, les camps

Tous les dirigeants européens, de Macron à Meloni, la Le Pen italienne, en passant par le socialiste allemand Scholtz, viennent de décider la création de camps pour migrants aux abords de l’Union européenne (UE).

Ces camps seront réservés aux migrants ayant « statistiquement le moins de chances » d’obtenir un statut de réfugiés. Les dirigeants de l’UE ont même déjà désigné les parias : il s’agira entre autres des ressortissants du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, du Sénégal, du Bangladesh ou du Pakistan. Quelles que pourraient être les raisons d’une personne d’un de ces pays de demander l’asile, son sort est donc déjà réglé : elle sera expulsée. Et vite, car l’UE compte traiter 120 000 cas par an dans ces camps qui seront construits pour contenir 30 000 personnes. L’UE compte donc sur un turn-over efficace.

Les dirigeants des puissances dominantes de l’Europe, la France, l’Allemagne et l’Italie, osent prétendre qu’elle est le siège de la démocratie et de la liberté. Mais ils représentent d’abord les intérêts des capitalistes de leur pays, ceux des banques et des groupes industriels, qui pillent les pays pauvres dont viennent les migrants et qui les mettent à genoux économiquement en les étranglant financièrement. Après cela, ces mêmes dirigeants décident d’enfermer dans des camps ceux qui fuient la misère que leurs capitalistes ont eux-mêmes provoquée.

Cela ne fera pas renoncer la plupart de celles et ceux qui sont prêts à tout quitter pour refaire leur vie, mais cela rendra leur condition encore plus catastrophique. Les dirigeants de l’UE le savent d’ailleurs parfaitement, de même qu’ils savent bien que l’immigration est nécessaire pour assurer le fonctionnement de l’économie. Mais, dans une période de crise économique de plus en plus catastrophique, il leur faut aussi essayer de détourner la colère montante dans les classes populaires vers des boucs émissaires. C’est le rôle que joue le thème de l’immigration pour la droite et l’extrême droite, et pour la plupart des gouvernements européens. Là-dessus, Macron, Le Pen et Meloni sont au diapason.

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