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Leur société
Incendies de forêt : des moyens au compte-gouttes
Dans son Tour de France destiné à se faire valoir, Macron est passé par le Gard, où il s’est déclaré « décidé à agir » pour lutter contre les incendies de forêt. Il lui a déjà fallu des années, ainsi que les incendies incontrôlables de l’été dernier, pour s’en soucier mais, à la lumière des promesses qu’il a faites sur place, les forêts ont toujours de quoi s’inquiéter.
Macron a donc annoncé des moyens aériens supplémentaires avec la livraison de quatre Canadair d’ici cinq ans, dont deux seulement pour cette année, d’un avion Dash et de dix hélicoptères. La flotte sera alors portée de 37 à 48 appareils, s’est-il félicité. Pour un territoire grand comme la France où, à cause du réchauffement climatique, des incendies de végétation se multiplient et se déclenchent y compris dans le nord du pays, cela apparaît bien insuffisant. Sans compter que les appareils ne sont pas tous disponibles en même temps car ils ont besoin d’entretien et de révision réguliers… et leurs pilotes aussi ont besoin de repos. Quant aux moyens humains, Macron a bien annoncé la possibilité de mobiliser 3 660 pompiers et sauveteurs, mais sans dire d’où il les sortirait, puisqu’il n’a pas évoqué la nécessité d’embaucher des effectifs fixes.
Après les incendies de 2022, les pompiers avaient une fois de plus tiré la sonnette d’alarme en réclamant des moyens terrestres, et surtout humains, supplémentaires. Ils réclamaient un recrutement massif de professionnels, sachant que les trois quarts des pompiers sont des volontaires et que, comme l’a dit l’un d’eux après un incendie en Ardèche, « la ressource en personnel n’est pas extensible ».
Une fois de plus, les belles promesses que Macron distribue à tout vent ne sont que de la mousse médiatique, à commencer par l’introduction dans le bulletin de Météo France d’une carte indiquant chaque jour les zones à risque dans lesquelles on doit être prudent. Mais prendre, par exemple, sur les trois milliards supplémentaires accordés au budget militaire pour les verser à la lutte contre les incendies dévastateurs qui détruisent la nature, les habitations, et sont parfois mortels, il n’en est pas question pour le gouvernement.