Confronté à la surenchère de la droite et de l’extrême droite, le gouvernement ne sait pas sur quel pied danser et hésite à leur abandonner le terrain de la démagogie anti-immigrés. En effet, après que Borne a annoncé que le gouvernement ne proposerait pas de loi sur l’immigration, les députés et sénateurs LR s’étaient engagés dans la préparation de leur propre texte. D’où la volte-face de la Première ministre, qui a finalement invité Darmanin à présenter dès juillet un projet au Parlement.

Mais ces calculs politiciens et ces manœuvres parlementaires vont avoir des conséquences pour les milliers de travailleurs immigrés et leurs familles, qui sont exploités ici et qui vont voir leurs conditions de vie rendues plus difficiles.

Il y a aussi, au-delà des péripéties de la vie politique, une stratégie développée par Macron et l’ensemble de ses prédécesseurs, de droite comme de gauche : alimenter en permanence l’idée que l’immigration met le pays en danger, car c’est la façon la plus commode d’affaiblir le camp ouvrier en le divisant et de détourner la colère des travailleurs de leurs véritables ennemis, les capitalistes.