Logement : catastrophe en marche26/04/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/04/P11-1_Logement_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C64%2C800%2C513_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : catastrophe en marche

Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, a récemment déclaré vouloir « tout faire pour éviter que le logement soit la bombe sociale de demain ». Mais, dans ce domaine comme dans d’autres, le gouvernement, en bon serviteur du capital, allume des incendies.

Illustration - catastrophe en marche

Les classes populaires sont frappées par la pénurie de logements, leur cherté et par la dégradation de leurs conditions de vie.

Selon le dernier rapport de la fondation Abbé-Pierre, faute de logements disponibles ou faute de moyens pour en payer les loyers, plus de quatre millions de personnes sont mal logées. Plus d’un million sont dépourvues de logement personnel et trois autres millions vivent dans des appartements privés de confort, d’eau courante ou de WC, ou surpeuplés.

La fondation recense au total 14,8 millions de personnes en situation de « fragilité du point de vue du logement », connaissant des impayés de loyer ou de charges, ou ayant eu froid en raison d’économies sur l’énergie.

Le prétendu « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement face à l’explosion des tarifs des fournisseurs d’énergie depuis 2021 ne protège pas les locataires. Partout dans le pays, beaucoup subissent au contraire des augmentations de charges de chauffage de plusieurs dizaines ou centaines d’euros par mois.

Le gouvernement, loin d’aider les locataires, a réduit depuis 2017 les Aides personnelles au logement (APL) de 4,2 milliards chaque année. Il a chargé en compensation les organismes HLM de réduire les loyers. Mais ceux-ci subissent, après la hausse de la TVA sur les travaux de 5,5 % à 10 %, celle des taux d’intérêt : jusqu’à 3 % pour leurs travaux de construction et d’entretien de leur parc. Tout est répercuté sur les locataires, le gouvernement ayant autorisé une augmentation de 3,5 % des loyers HLM alors que les revenus sont souvent bloqués, quand ils ne baissent pas. Et, en cas de changement de logement, la hausse est bien plus brutale.

Le logement représente aujourd’hui près de la moitié du budget des familles modestes et 2,3 millions de travailleurs sont officiellement en attente de logement social, souvent depuis plusieurs années. Mais la construction de logements sociaux, malgré les objectifs affichés, reste en berne. La pénurie est telle que Roux de Bézieux, le président du Medef, prédit lui aussi la « catastrophe si rien n’est fait » expliquant qu’il manque 200 000 logements neufs par an. Tout en se faisant l’avocat de ses amis du BTP, il s’inquiète du coût du « décalage entre l’offre et la demande qui obère le pouvoir d’achat des Français ». En effet, face à l’explosion du coût du logement et de la vie en général, la seule mesure de protection efficace serait d’exiger l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix. Et c’est bien ce que le patronat craint.

Le capitalisme est incapable de fournir même un habitat digne à ceux qui font tourner son économie. Il ne leur promet que des expulsions locatives, ou des expropriations pour les petits propriétaires. C’est au contraire l’expropriation de la classe capitaliste qui pourrait garantir à tous un logement décent.

Partager