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- Lutte ouvrière n°2855
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Mucem – Marseille : musée de prestige et emplois au rabais
Le 29 mars, une partie des employés du Mucem, à Marseille, ont fait grève pour des augmentations de salaire, mais aussi pour faire connaître des conditions de travail pas vraiment prestigieuses dans ce qui se veut le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerrannée.
Travaillant à l’accueil, la billeterie ou la médiation, notamment pendant les vacances scolaires où ils assurent certaines visites, ces travailleurs sont employés en CDI ou en CDD par la société prestataire Pénélope, tandis que le reste du personnel du Mucem relève du ministère de la Culture ou d’autres prestataires.
D’un employeur à l’autre, salaires et conditions de travail diffèrent, et les employés de Pénélope relèvent de la convention collective des parcs de loisirs, l’une des moins avantageuses du site. Payés au smic, tout en parlant parfois trois ou quatre langues, ils travaillent les week-ends, avec une majoration minimale.
Lors de cette journée de grève très suivie, les employés du Mucem réclamaient 10 % d’augmentation, mais ils entendaient aussi dénoncer les conditions de travail lors d’événements privés organisés dans le musée. Ainsi, alors que le Mucem se prévalait de lutter contre les préjugés sexistes en accueillant une soirée sur le thème « Féminismes, genres et minorités », la société Pénélope faisait travailler surtout des femmes, avec la consigne de s’habiller en robe et hauts talons !
Pour l’instant, la direction propose 8 % pour les CDI de plus d’un an, et 4,5 % pour ceux de moins d’un an et les nombreux CDD, qui connaissent pourtant les mêmes fins de mois difficiles.
À côté du Mucem, le musée et la réplique de la grotte Cosquer ont ouvert en juin 2022 et sont gérés par la société privée Kléber Rossillon. Alors que la direction engrange les bénéfices, approchant le million d’entrées, les employés, de la billeterie au service technique ou à la sécurité, connaissent la précarité, les bas salaires, les horaires modulables lissés sur l’année pour ne pas payer de majoration, ainsi qu’un management agressif.
Le 28 mars, un des salariés embauchés à l’ouverture était désigné représentant syndical par la CGT. Deux jours plus tard, il recevait une convocation préalable au licenciement, avec mise à pied à titre conservatoire de vingt jours. Le tribunal des prudhommes doit bientôt examiner l’affaire en référé. Pour dénoncer cette répression patronale, un rassemblement de soutien était organisé le 17 avril, avec d’autres salariés du site et des militants de l’union locale CGT. Les petites mains, grâce à qui le rayonnement du Mucem ou de la grotte Cosquer est possible, sont décidées à se faire entendre !