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- Lutte ouvrière n°2854
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RSI – Gennevilliers : le combat des travailleurs sans papiers
Depuis fin 2021, les sans-papiers de Chronopost à Alfortville, ceux de DPD au Coudray-Montceaux et ceux de RSI à Gennevilliers sont engagés dans une lutte pour leur régularisation.
Ceux de RSI avaient obtenu en novembre dernier un récépissé provisoire de six mois leur permettant de travailler. Depuis, après avoir hésité et réfléchi sur la conduite à tenir à la suite de cette promesse, ils ont cessé leur grève et l’occupation, trouvant presque tous du travail dans le bâtiment, mais certains aussi dans la restauration. Mais voilà, l’échéance est arrivée et certains employeurs leur demandent si leur récépissé est prolongé ou pas. Vendredi 7 mars, suite aux pressions constantes d’Elsa Faucillon, députée PCF de Gennevilliers-Villeneuve-Colombes, la sentence est tombée, selon laquelle 17 seulement sur les 83 verraient leur récépissé prolongé. On est loin de la régularisation de tous demandée, à croire que cela a été joué aux dés. Et aucune notification n’a été envoyée à quiconque.
Darmanin avait dit qu’il voulait « être méchant avec les méchants et gentils avec les gentils ». Ce n’était qu’une posture. Ce que le ministre montre, c’est surtout le mépris à l’encontre de travailleurs migrants qui veulent simplement vivre et travailler pour vivre.
Après avoir manifesté régulièrement devant la préfecture de Nanterre pour demander leur régularisation, les sans-papiers avaient obtenu des Cerfa de leur employeur. Une réunion avait eu lieu, fin septembre, en présence du ministre lui-même, du préfet des Hauts-de-Seine, de Christian Schweyer, responsable du comité de sans-papiers de Vitry qui coordonne les trois piquets de grève, mais aussi d’un représentant des sans-papiers de Gennevilliers. Là, le ministre s’était engagé « à titre expérimental » à ce qu’ils viennent à la préfecture de Nanterre où ils ont déposé leur dossier et reçu en échange ce sésame qui leur a permis de trouver du travail ensuite.
Comme c’était « expérimental », tous espéraient qu’il y aurait une suite et que cette « expérience » pourrait servir à leurs camarades de Chronopost et de DPD, ainsi qu’à d’autres qui avaient trouvé du travail. Mais depuis, il n’y a plus rien, ni pour les uns ni pour les autres. Aucune démarche, aucune demande d’entretien n’est venue. Alors que presque tous ont trouvé du travail, pourquoi y a-t-il un prolongement pour les uns et rien pour les autres ? Aucune explication n’a été fournie.
Ces travailleurs continuent comme tous les autres à produire les richesses de ce pays, mais pour eux les obstacles se multiplient dans l’arbitraire le plus total. Ils ont montré pendant plus d’un an leur détermination et ils sont prêts si nécessaire à reprendre ou à continuer le combat pour être régularisés. « C’est l’État lui-même qui fabrique des sans-papiers au profit des patrons-voyous », disait un des organisateurs. Tous les travailleurs doivent être à leur côté dans cette lutte.