RATP : les JO comptent plus que les usagers05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : les JO comptent plus que les usagers

La RATP vient d’annoncer un plan exceptionnel de recrutement de 6 600 salariés, conducteurs de bus, métro, agents de station, etc.

Elle rompt avec la politique suivie depuis 2018, avec le début d’un plan de 1 000 suppressions de postes.

Des années d’économies sur les effectifs et sur la maintenance ont dégradé le service aux voyageurs, réduit le nombre de bus et de métros, augmenté les délais d’attente pour les usagers, obligés de s’entasser toujours davantage et de partir plus tôt de chez eux.

Même avant le Covid, lorsque le service était à 100 %, le sous-effectif amenait la direction à solliciter continuellement les conducteurs de bus pour venir travailler sur leurs repos, et la situation s’est encore dégradée. Mais ce rétropédalage est surtout dû à la préoccupation de réussir la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. Pour recruter, la RATP évoque « l’attractivité des salaires, la sécurité de l’emploi et les possibilités d’évolution au sein du groupe ». Elle ne dit pas que les conducteurs de bus recrutés seront moins payés que leurs camarades, privés d’une réévaluation de 290 euros net mensuels accordée suite à l’augmentation récente du temps de conduite et à la perte de plusieurs jours de repos. Leur salaire ne sera que de 1 650 euros net sans les primes, avec des horaires changeant en permanence, sur une amplitude atteignant jusqu’à 13 heures. Quant à l’évolution dans le groupe RATP, il faut plutôt s’attendre au transfert vers des filiales, avec en 2025 l’ouverture à la concurrence qui attend les employés des dépôts de bus et de la maintenance.

Il n’y a aucune raison d’accepter que, une fois ces événements sportifs passés, les recrutements soient gelés, des postes supprimés et les usagers réduits à leurs conditions habituelles de transport.

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