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SNCF : après le 49.3, le mouvement continue
Le 16 mars, avant l’annonce du recours au 49.3, la grève s’était maintenue dans de nombreux secteurs de la SNCF, en grève reconductible depuis le 7 mars.
Le pourcentage de grévistes avait certes chuté dans de nombreux secteurs, mais la journée interprofessionnelle du 15 mars avait permis un rebond du nombre de grévistes et la participation de nombre d’entre eux à des manifestations et actions interprofessionnelles.
Dans des assemblées, et dans les discussions individuelles, des cheminots s’interrogeaient sur la suite. La grève des éboueurs ou d’autres secteurs regonflait le moral, mais d’autres confiaient leur crainte de ne pas être rejoints plus largement. « Pourquoi le gouvernement ne lâche pas encore ? Que faut-il faire ? Tout casser ? » Cependant, toutes les assemblées reconduisaient le mouvement.
L’annonce du 49.3 a suscité la colère, comme ailleurs, mais aussi le sentiment que, décidément, le gouvernement était incapable de trouver des soutiens à sa réforme, même parmi ses alliés à l’Assemblée nationale. Partout, dans les ateliers et les gares, les cheminots discutaient et suivaient les informations en temps réel sur leur smartphone. Et, le soir de cette annonce, certains grévistes allaient spontanément manifester en direction de l’Assemblée nationale à Paris et dans de nombreuses autres villes.
Le vendredi 17 mars, sans qu’il y ait un afflux massif de grévistes dans les assemblées, l’ambiance était différente, beaucoup se disant « reboostés » et chacun se projetant sur la suite, avec l’annonce d’une nouvelle journée interprofessionnelle le 23 mars. Sans attendre cette date, des cheminots annonçaient se remettre en grève dès le lundi 20 mars, comme à Trappes, où le taux de déclarations d’intention de grève remontait par exemple à 50 %. Le même jour, 73 % des conducteurs des lignes D et R de la gare de Lyon étaient toujours en grève.
Aux ateliers de maintenance TGV de Châtillon où, hormis les journées nationales d’action, la grève était minoritaire, des assemblées sous forme de débrayages se sont tenues à la suite du recours au 49.3. Et lundi soir une assemblée de 60 cheminots, puis le lendemain de 110 cheminots, votaient la grève. Celle-ci était reconduite d’équipe en équipe.
La grève du 23 mars s’annonçait importante à l’échelle du pays. Comme le disaient de nombreux grévistes, « la vraie motion de censure, c’est nous ! »