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Dans le monde
Grèce : la grève générale du 16 mars
En Grèce, les deux centrales syndicales du privé (GSEE) et du public (ADEDY) ont appelé à une grève générale de 24 heures le jeudi 16 mars.
Plus de 40 000 personnes sont encore descendues dans les rues, en particulier à Athènes et Thessalonique, pour protester contre le délabrement des services publics qui a conduit à la catastrophe ferroviaire de Larissa et fait 57 morts, et plus généralement contre la politique du gouvernement de droite de Mitsotakis.
La grève a paralysé le réseau du métro et du tramway. Les bateaux desservant les îles sont restés à quai, la plupart des vols ont été annulés. Les hôpitaux ont assuré le service minimum. Écoles et universités se sont vidées. Depuis trois semaines, les jeunes, entre autres les étudiants, particulièrement touchés par la perte de leurs camarades victimes de la catastrophe, sont les plus acharnés à protester contre le gouvernement et la répression policière qui s’abat sur les manifestations.
Au-delà de cet accident tragique, les manifestants dénoncent l’état catastrophique des services publics, qu’il s’agisse de la santé ou de l’éducation. Ils ne supportent plus de subir la crise économique, les bas salaires, le chômage. L’inflation écrase les travailleurs les plus modestes. Il faut souvent deux emplois pour survivre. Officiellement, selon Eurostat, la hausse des prix de l’alimentation a atteint 15,6 % en janvier : il faut compter 5,5 euros pour 400 grammes de beurre, presque autant pour un paquet de café. Sur des produits de base comme le pain, les œufs, le fromage, la TVA est à 13 %.
Le gouvernement vient d’annoncer une hausse du salaire minimum. Mais 780 euros, c’est bien insuffisant pour payer le loyer, les transports, la nourriture. Certains travailleurs ont accumulé des dettes depuis les années de crise et ceux qui sont encore propriétaires redoutent maintenant la vente aux enchères de leur domicile et donc leur expulsion.
Le gouvernement prévoit globalement une baisse de l’inflation par rapport à l’année précédente. Mitsotakis, qui avait commencé par parler d’erreur humaine lors de la catastrophe, s’est excusé. Son ministre des Transports a démissionné. « Nous apprendrons de nos erreurs », a déclaré le chef de gouvernement, qui a renvoyé le chef de la police après le comportement extrêmement violent des policiers anti-émeute. Les élections ne sont pas loin… Il est douteux que cette perspective suffise à apaiser une population qui peine à émerger de plusieurs années de crise.