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Silicon Valley Bank : vers une crise bancaire mondiale ?
Vendredi 10 mars, les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB), seizième établissement bancaire du pays. Cette faillite, la plus importante dans ce secteur depuis la crise de 2008, menace de provoquer une crise financière internationale.
La SVB était spécialisée dans le financement des start-up du secteur des nouvelles technologies. Par définition, il s’agit de jeunes entreprises censées être innovantes et en quête de capitaux pour développer leur activité. Leur financement constitue un marché très spéculatif, qui a attiré beaucoup de capitaux ces dernières années, en particulier pendant la pandémie. En 2021, les actifs de la SVB ont doublé et la banque est devenue la partenaire de près de la moitié des start-up américaines.
Se retrouvant à gérer d’importantes liquidités, la SVB a cherché à les sécuriser en achetant des bons du trésor américain, censés assurer la meilleure garantie de stabilité. Mais la banque a été confrontée à deux évolutions qui lui ont été fatales. D’une part, les entreprises de haute technologie, moins prometteuses de profits, ont eu plus de difficultés à se financer. D’autre part, un changement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) a encore aggravé ces difficultés. En un an, les taux d’intérêt auxquels elle prête de l’argent sont passés de 0 % à plus 4,5 %.
La SVB a donc eu des difficultés à financer les retraits massifs de ses clients à cours de liquidités, vu la crise du secteur des hautes technologies.
Obligée de vendre ses actifs dans des conditions défavorables, elle s’est retrouvée dans le rouge. L’annonce de ses pertes a suscité l’affolement : en une journée, 42 milliards de dollars d’ordres de retrait ont été passés, acculant la SVB à la faillite le jeudi 9 mars.
Le lendemain, les autorités américaines annonçaient la fermeture de la banque tout en déclarant garantir l’ensemble des dépôts. Dimanche 12 mars, craignant l’extension de la panique, la Fed s’est engagée à prêter des fonds à toutes les banques qui feraient face à d’importants retraits, car le risque est, comme en 2008, celui d’une faillite en chaîne. Si celle-ci est évitée, ce sera au prix d’un accroissement de la dette des États qui se porteront au secours des banques, comme Joe Biden vient de s’y engager. Au final, les populations paieront le prix de cette garantie donnée « quoi qu’il en coûte » à la rentabilité du capital.