Nos lecteurs écrivent : Rénovation chaotique d’une cité ouvrière15/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P6_Courrier_lecteurs_COULEUR_Lupo_1.png.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.png

Leur société

Nos lecteurs écrivent : Rénovation chaotique d’une cité ouvrière

Illustration - Rénovation chaotique d’une cité ouvrière

J’habite depuis plus de vingt ans à la cité des Hongrois à Saint-Chamond, dans la Loire, un ensemble d’immeubles bien vétustes datant de 1924.

Après des années de protestation, de courriers à l’office HLM Habitat et Métropole, qui gère la résidence, et d’articles dans la presse locale, des travaux de rénovation ont enfin commencé. Les portes et fenêtres sont en train d’être changées... mais pas dans tous les appartements. Dans une des barres de la résidence, deux logements, pourtant occupés, ne seront même pas rénovés, toute une allée étant laissée à l’abandon. Des rumeurs courent sur le fait qu’il y aurait un projet immobilier pour la transformer en bureaux pour des entreprises. Alors que bien des travailleurs n’ont pas de logement, cette situation me révolte : l’évidence serait de rénover tous les appartements afin de loger le maximum de familles. Petit détail, mais qui compte, les pigeons, confortablement installés sur les balcons abandonnés, pourront aussi continuer à salir la façade de leurs fientes.

Côté qualité, dans les appartements où les travaux ont été effectués, on ne compte plus les défauts. Ce n’est pas la faute des ouvriers, qui ne sont pas assez nombreux et n’ont pas les moyens de bien faire leur travail. Comme souvent sur les chantiers, l’ordre des travaux n’a pas été logique : la rénovation des salles de bain a été faite avant la pose de la VMC (la ventilation), ce qui a abîmé la peinture. Les ouvriers, souvent en situation précaire, font comme ils peuvent pour rattraper les bourdes ou les retards, notamment imposés par un prestataire. Les excuses présentées par le bailleur social à ce propos agacent les locataires, qui subissent depuis des années le manque d’entretien. Si un jour ils peuvent enfin profiter du confort minimal que l’on peut attendre quand on paie son loyer, on voit ici que les cités ouvrières n’ont jamais le même traitement que les immeubles de standing.

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