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- Lutte ouvrière n°2849
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SNCF : grève massive et reconduite
Dans un communiqué commun du 2 mars, les fédérations cheminotes CGT, UNSA, SUD et CFDT appelaient « tous les cheminots de la SNCF et de la branche ferroviaire à se mettre en grève reconductible par période de 24 heures dès le 7 mars et jusqu’à l’abandon du projet de réforme des retraites ».
Le 7 mars, la grève a été très suivie à la SNCF. La direction annonçait 39 % de grévistes à l’échelle d’une entreprise de 140 000 salariés, tandis que, selon la CGT, un cheminot sur deux était en grève . Alors qu’il s’agissait de la cinquième journée de grève depuis le 19 janvier, la participation retrouvait pratiquement le niveau du premier jour. La grève était massive à l’exécution mais aussi dans l’encadrement. Par exemple, aux Ateliers du Landy, 70 % du collège exécution était en grève, et plus de 40 % chez les agents de maîtrise et cadres. Dans de nombreux dépôts de conducteurs, le nombre de grévistes dépassait les 80 %, mais la grève était aussi très forte dans les ateliers, les gares et sur les chantiers. Conséquence, la circulation des trains était minimale ou inexistante : un TGV sur cinq, un TER sur cinq, quasiment aucun Intercités. En Île-de-France, il n’y avait qu’un RER sur cinq ou sur dix sur la plupart des lignes, souvent limité aux heures de pointe ou à une portion du trajet. On peut dire que ce jour-là, la grève a mis les transports ferroviaires quasiment à l’arrêt.
Les assemblées générales n’ont regroupé cependant qu’une fraction limitée des grévistes, souvent en-dessous des précédents mouvements de 2018 ou 2019. Toutefois, dans plusieurs endroits, il s’agissait de la plus grosse assemblée depuis le début du mouvement, comme à Nantes, avec 250 participants, 200 à Rennes, 90 à Orléans, ou 70 à Strasbourg. Certaines assemblées, à Strasbourg, à Paris-Nord, ont élu un comité de grève.
Partout, très majoritairement, les assemblées ont voté la reconduction. La participation aux manifestations a été fournie. Elles ont parfois commencé dans les gares et sur les parvis, confirmant le soutien de bon nombre de travailleurs.
Le 7 mars, le mouvement a donc marqué une nouvelle phase avec l’appel syndical à poursuivre la grève à la SNCF comme à la RATP, dans l’énergie, dans les ports, les raffineries ou l’Éducation nationale, et d’autres secteurs. Certains cheminots n’avaient déposé qu’une déclaration de grève d’une journée, mais de nombreux autres se sont préparés à plusieurs jours, « le temps de voir si d’autres secteurs s’y mettent », comme beaucoup l’ont dit. Les travailleurs de ces secteurs savent qu’ils ne gagneront pas seuls, et souhaitent à juste titre être rejoints dans la grève par des millions d’autres. C’est possible. Le succès du 7 mars, battant des records de participation de travailleurs du privé comme du public dans les manifestations, doit encourager ceux qui sont déjà en grève à le rester et les autres à les rejoindre.