Plusieurs raisons expliquent la colère de la soixantaine de travailleurs de la mise en bouteille de cette entreprise. La première est la décision de la direction de faire passer en journée ceux qui travaillent en équipe, avec à la clé la perte d’une prime de plusieurs centaines d’euros. Il s’y ajoute le manque de personnel et les pressions constantes de la hiérarchie, qui provoquent parfois des accidents du travail. Les ouvriers reprochent enfin à la direction de changer les règles pour l’attribution au personnel de bouteilles de champagne gratuites ou à prix réduit.

L’entreprise appartient au groupe Pernod-Ricard, propriété de la famille Ricard, deuxième groupe de vins et spiritueux derrière LVMH, qui a vu ses profits exploser l’an dernier avec 1,7 milliard d’euros, en hausse de 29 %.

Chaque matin, les travailleurs se retrouvent pour voter la reconduction de la grève. Ils demandent désormais une compensation financière pour les jours de grève car, pour eux, c’est la direction qui, par ses décisions, est à l’origine du conflit.

Pour toute réponse, la direction a décidé vendredi 3 mars de fermer les portes de l’entreprise, désormais gardées par un vigile, et de demander à ceux des bureaux de faire du télétravail.

Les travailleurs ont répondu par la reconduction de la grève jusqu’au mardi 7 mars, pour participer à la journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites.