On compte 80 rescapés et le bilan des morts, provisoirement 64, s’alourdit jour après jour. Les secours auraient été impossibles à 150 mètres du rivage ? C’est difficile à croire : en réalité, Frontex, l’agence européenne de surveillance, avait repéré le bateau la veille, puis rien ne s’est passé.

Le gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni n’en a pas moins osé exprimer sa « profonde douleur » après ce drame, alors qu’il a fait voter une loi interdisant aux ONG de récupérer les rescapés de plusieurs naufrages, en consignant leurs bateaux dans les ports. Son ministre de l’Intérieur a même évoqué l’inconscience de ces migrants partis avec des enfants sur une mer démontée !

Meloni a mis en cause les autres gouvernements européens, et il est vrai qu’elle partage avec eux la responsabilité de ce qui est un véritable crime.

Il est difficile de dire qui est plus ignoble, des gouvernements des pays du sud du continent, premiers rivages accessibles, devenus les chiens de garde des côtes européennes ou ceux des autres pays européens refusant catégoriquement d’ouvrir leurs frontières, sauf exceptions choisies et utiles à leur économie. D’où une bataille de chiffonniers pour envoyer les rescapés chez les voisins.

Le résultat, ce sont les 2 500 morts ou disparus en Méditerranée en 2022, et au total 25 000 entre 2014 et 2023. C’est là l’œuvre criminelle des gouvernements des pays riches.

Les victimes du dernier naufrage, Pakistanais, Afghans, ou Turcs tentaient de fuir la misère, la guerre et leurs gouvernements dictatoriaux.

Ouvrir les frontières, laisser ces candidats à l’exil voyager de façon sûre pour venir se fondre parmi leurs frères d’Europe, serait le moyen de sauver toutes ces vies et relève de l’humanité la plus élémentaire.