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Leur société
La guerre et l’argent de la guerre
Les grands groupes français de l’industrie de la défense sont au taquet. Une année de guerre en Ukraine vient de renforcer encore leurs bénéfices et leur optimisme.
Tous n’ont pas encore annoncé leurs bénéfices de 2022, mais ceux qui l’ont fait exultent. Safran a augmenté les siens de 55 %, avec 1,18 milliard empoché. Airbus Group les a accrus de 15,6 %, pour un montant de 5,6 milliards. Thales attend encore un peu mais trépigne déjà de satisfaction. Quant aux Dassault Aviation, Naval Group, MBDA, Nexter et Arquus, autres chefs de file de cette nébuleuse de près de 2 000 entreprises, les prises de commandes sont telles que toutes affichent le même appétit de profits.
L’économie de guerre ainsi définie il y a quelques mois par Macron à Eurosatory leur fait d’autant plus pousser des ailes qu’il leur est à présent demandé de « produire plus, plus vite, moins cher ». Les 413 milliards alloués à la Défense pour les prochaines années sont une bénédiction. La Bourse est à l’unisson, deux des trois plus fortes hausses annuelles de l’indice boursier SBF 120 ont été enregistrées grâce au Rafale de Dassault Aviation et à Thales. Les annonces d’embauches se succèdent. Thales recruterait 12 000 salariés à l’échelle mondiale, dont 5 500 en France, Airbus 13 000 dont 3 500, Safran 12 000 dont 4 500, Dassault Aviation 1 000, l’équipementier Daher 1 100…
Pour la plupart, les profils recherchés sont des jeunes ingénieurs dont la formation, les capacités, l’enthousiasme pourraient être mis à profit pour de tout autres projets que concevoir et fabriquer et améliorer des canons, blindés, systèmes de repérage dits de défense, cybersécurité et missiles en tout genre.