Le 13 février, la pneumologue Irène Frachon, qui avait révélé la toxicité du Mediator, ce médicament des laboratoires Servier, et obtenu son interdiction après un long combat, a eu droit à la une d’une revue professionnelle, qui commentait sa photo par un tonitruant : « Maintenant taisez-vous, Madame ! »

Ce journal, Prescrip­tion Santé quotidien, lui reprochait d’avoir « tenu dans L’Humanité des propos odieux, oubliant qu’il existe d’autres drames que le Mediator ». Cette feuille de chou, qui revendique « 2 300 ­abonnés dans 95 laboratoires pharmaceutiques et 50 partenaires de l’industrie du médicament », se fait le porte-voix de l’industrie pharmaceutique.

Heureusement que Irène Frachon ne s’est pas tue et qu’elle continue à dénoncer les laboratoires Servier dans le procès en appel du Mediator, qui a débuté le 9 janvier. Et ce n’est pas cette presse aux ordres qui fera oublier ce scandale sanitaire et les responsabilités de Servier qui, pendant des années a vendu un médicament à près de 5 millions de personnes, dont 1 500 à 2 000 l’ont payé de leur vie. Alors, bravo, Irène Frachon !