Accidents du travail : le ministre ment22/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accidents du travail : le ministre ment

Olivier Dussopt, ministre du Travail, promoteur de la réforme des retraites et de toutes les attaques anti­ouvrières, a pris la mouche à l’Assemblée nationale.

Un député de l’opposition l’avait en effet traité d’assassin, en ce sens que le report de l’âge de la retraite augmentera forcément le nombre d’accidents du travail.

Dussopt, indigné du qualificatif, a alors prétendu que, au contraire, l’action de son gouvernement conduisait à réduire le nombre d’accidents mortels. C’est un mensonge éhonté, que les chiffres de ses propres services démentent. Il y a eu 645 morts au travail en 2022, contre 476 en 2005, près de 900 si l’on compte les accidents survenus lors du trajet pour se rendre au travail. L’année dernière, 800 000 travailleurs en tout ont été victimes d’un accident, ce qui fait de la France un des pays de l’Union européenne où ils sont le plus nombreux.

Chaque travailleur sait bien que c’est la recherche de la rentabilité, la durée et la pénibilité excessives du travail, les économies sur la sécurité qui sont les causes principales des accidents. Les chiffres montrent également que ce sont les travailleurs intérimaires, ceux qui découvrent leur poste et ceux qui font les travaux les plus durs, qui sont les plus touchés.

De plus, une étude récen­te de la Mutualité française chiffre l’évidence : la proportion d’accidents mortels est plus élevée chez les travailleurs âgés, au-delà de cinquante ans. Reculer l’âge de la retraite, c’est donc bien aussi pousser à l’accident, quoi qu’en disent le ministre du Travail, ses collègues et le grand patronat, unique bénéficiaire de la dégradation de la condition ouvrière.

Partager