Syrie : le séisme dans un pays déjà en ruine08/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : le séisme dans un pays déjà en ruine

Le séisme de magnitude 7,8 survenu le matin du 6 février a touché tout le nord-ouest de la Syrie. Le 6 au soir, le bilan était déjà de plus de 1 400 morts et du double de blessés.

Les conséquences du tremblement de terre sont particulièrement dramatiques dans cette région frontalière de la Turquie et proche de l’épicentre du séisme, où vivent des millions de réfugiés. Les villes d’Idlib et d’Alep ont été touchées, ainsi que plusieurs localités situées aux alentours. À Alep, située à 80 kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre, et déjà fortement endommagée par les quatre années de guerre qui s’y sont déroulées entre 2012 et 2016, de nombreux immeubles se sont effondrés.

Ce tremblement de terre survient dans un pays déjà en ruine. Une des ONG présentes dans le pays témoignait ainsi de la situation à Alep : « L’hôpital était déjà dans une situation catastrophique [avant le séisme], pensant fermer à la fin du mois. Ici il y a une heure d’électricité par jour et il n’y a plus de mazout pour faire tourner les générateurs. On est au stade où des gens meurent dans les ambulances, car il n’y a pas le matériel adéquat pour les soigner. »

Les services publics ne sont plus entretenus depuis bien longtemps. Dans nombre de parties du territoire, les infrastructures ont été détruites durant les années de guerre, et elles n’ont jamais été reconstruites. En lien avec la pénurie d’eau dans le nord de la Syrie, et avec la contamination d’une partie des eaux de l’Euphrate, une épidémie de choléra est réapparue à la fin de l’année 2022, se propageant jusqu’à Raqqa et Alep.

Au-delà du système de santé, la population souffre aussi de la faim. Selon les données d’Oxfam, sur 22 millions d’habitants, 15 millions ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre. L’inflation est de 200 %, avec des salaires qui ne suivent pas. Dans nombre de logements, les températures sont en dessous de zéro parce qu’il n’est pas possible de chauffer. Les pénuries chroniques d’essence et les coupures quasi permanentes de l’électricité paralysent l’activité.

Le séisme s’est ajouté à la catastrophe sociale qui, elle, n’a rien de naturel. Elle est la conséquence des onze années de guerre, d’une crise économique aggravée par les sanctions occidentales, de la voracité du régime de Bachar al-Assad et des cercles proches du pouvoir.

Quant aux dirigeants des puissances occidentales, ils sont parfaitement indifférents à cette tragédie à laquelle leur politique et leurs interventions ont largement contribué.

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