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Les nôtres
Notre camarade Guy Bélier
Guy Bélier, Granger pour ses camarades et amis de Lutte ouvrière, vient de nous quitter à l’âge de 70 ans. À la retraite, il continuait à consacrer son temps à défendre ses idées avec une calme détermination et à militer auprès de tous ceux qui le côtoyaient pour une société débarrassée de la grossièreté capitaliste.
Guy avait quitté depuis dix ans l’usine Renault de Flins, où il avait milité durant des années, en dernier lieu dans le secteur du Montage. Il avait pourtant commencé jeune. À 17 ans, à l’été 1969, muni d’un CAP de menuisier, il avait été embauché chez Bruynzeel, une entreprise fabriquant des rayonnages. Puis, ayant rejoint Lutte ouvrière, Guy avait été embauché en 1971 dans la construction électrique, à l’Alsthom-Savoisienne de Saint-Ouen, où un petit groupe de militants faisait vivre les idées révolutionnaires en dépit du patron et des staliniens qui tentaient de les faire taire.
C’est en mars 1974 qu’il avait rejoint l’usine Renault de Flins où plus de 21 000 ouvriers produisaient des R5 puis des R18, apprécié de la plupart de ceux qu’il côtoyait pour sa droiture, sa bonne humeur, sa gentillesse. Militant syndical à la CGT jusqu’à l’exclusion des militants de Lutte ouvrière, puis à la CFDT jusqu’à une nouvelle exclusion, puis de nouveau à la CGT dont il allait rester membre actif jusqu’à ce que la maladie l’en empêche, Guy avait su s’entourer de nombreuses sympathies parmi les ouvrières et ouvriers de Sellerie puis de la Mécanique. Toujours prêt au bon mot, jamais blessant, il savait faire partager ses idées et ses connaissances, sans insistance et avec subtilité, et tous en redemandaient. Ses moments autres, Guy les appréciait en lisant, en peignant, ou dans des randonnées avec sa compagne Christine et ses camarades.
Militant ouvrier cultivé et tenace, Guy fut à maintes reprises candidat pour Lutte ouvrière, en particulier dans les Yvelines, où la plus grande partie de son activité militante se déroulait, aux Mureaux et à Mantes-la-Jolie, où l’industrie automobile vit du travail de milliers d’ouvrières et ouvriers. Il y a peu, son sourire réchauffait encore les réunions des militants des Mureaux et d’Aubergenville-Flins. C’est peu de dire que Guy nous manquera, avec ses petites phrases et ses jeux de mots, son sens de la formule et son orthographe précise, plus précieuse qu’un logiciel correcteur. Mais tellement heureux de ces dix, vingt… cinquante ans à ses côtés, on aurait mauvaise grâce à se plaindre, juste le droit de maudire la sale maladie qui l’a emporté bien trop tôt, bien trop vite.