Le gouvernement com­me la grande distribution prennent volontiers la pose de grands défenseurs des consommateurs. Michel- Édouard Leclerc s’est ainsi plaint dans la presse qu’il ne pouvait pas bloquer les prix, parce que la loi Egalim l’empêcherait de rogner sur ses marges. Pour un peu, on se croirait dans une institution de charité.

En réalité, le panier ­anti-inflation n’est qu’une des multiples offres promotionnelles des grandes enseignes de la distribution, une offre qui s’adapte au portefeuille de plus en plus mince des classes populaires. C’est ainsi qu’elles mettent en avant leurs propres marques, plutôt que celles des industriels, avec qui elles sont en concurrence pour faire les poches des consommateurs.

L’Insee a d’ailleurs mesuré que la consommation des ménages a diminué de près de 5 % sur l’ensemble de l’année 2022, et a noté une baisse des dépenses alimentaires. Pourtant, les bilans financiers des géants de la distribution sont excellents. Autrement dit, les grandes surfaces vendent moins de produits, mais les vendent plus cher, profitant de leur position dominante. C’est la recette appliquée par tous les capitalistes, qui ne se demandent jamais comment les consommateurs pourront payer. La recette des travailleurs pour maintenir leur pouvoir d’achat est simple : les salaires doivent suivre les prix, les capitalistes n’ont qu’à prendre sur leurs profits !