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Leur société
Droit à l’IVG : un combat toujours à mener
Mercredi 1er février, le Sénat a voté, à une courte majorité, l’inscription dans la Constitution d’un amendement sur l’IVG.
Sur proposition d’un sénateur LR, la formule initiale : « La loi garantit l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse » est devenue : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. »
Dans les mots, il s’agit bien d’un recul face à la droite et à l’extrême droite qui, lors des débats, n’ont pas caché leur hostilité au droit à l’IVG. Mais cette concession aux plus réactionnaires n’a pas empêché les sénateurs de gauche et de Renaissance de voter l’amendement tel quel, ni de se réjouir d’une prétendue avancée historique.
Inscrit ou non dans la Constitution, le droit à l’IVG est menacé par le délabrement du système de santé. Alors que deux avortements sur trois se font à l’hôpital, 45 établissements hospitaliers pratiquant l’IVG ont été fermés entre 2007 et 2017, et 130 centres d’IVG depuis quinze ans. Enfin, comme moins de 3,5 % des généralistes, gynécologues et sages-femmes pratiquent des IVG, les femmes qui vivent dans des déserts médicaux sont priées d’avorter loin de chez elles, ce qui allonge les délais et augmente les difficultés.
Le combat pour le droit à interrompre une grossesse non désirée ne peut s’isoler du combat contre la démolition du système de santé. Et l’un comme l’autre impliquent une mobilisation solidaire des femmes et des hommes, sans s’en remettre à l’adoption d’un texte de loi.