Alors que, lors de son premier mandat, en visite auprès de la monarque danoise, Macron vantait le « peuple luthérien » ouvert aux réformes face aux « Gaulois réfractaires aux changements », la réalité vient d’être rétablie. À l’appel de la confédération syndicale FH, les participants à un énorme rassemblement ont fait savoir leur rejet de la décision gouvernementale de supprimer purement et simplement un jour de congé.

Ce « Grand jour de prière », jour férié très populaire dans le pays et fixé depuis plus de trois siècles, devrait donc être travaillé. Le gouvernement de coalition entre le centre-gauche et la droite, mené par la Première ministre social-démocrate Mette Frederiksen, a l’intention d’augmenter ainsi le temps de travail, afin d’atteindre plus rapidement que prévu l’objectif de 2 % du PIB consacré aux dépenses militaires, fixé par l’OTAN.

Le projet du gouvernement d’acquérir, auprès de l’entreprise israélienne ­Elbit, du matériel militaire pour plus de 1,7 milliard de couronnes danoises (232 millions d’euros), en remplacement des canons ­Caesar envoyés en Ukraine, n’est évidemment pas étranger à cette décision. Mais les pancartes indiquant « Pas touche à nos congés » ou « Non à la guerre ! », le nombre de manifestants, dans un pays de 5,9 millions d’habitants, en ont clairement montré l’impopularité. Une pétition en ligne exprimant ce refus aurait d’ailleurs déjà recueilli près de 500 000 signatures.

Comme l’exprimait une manifestante, s’ils veulent de l’argent, il y en a dans les coffres des grandes entreprises. La plus grande d’entre elles, Maersk, numéro deux mondial des transports maritimes, n’a-t-elle pas amassé 16 milliards d’euros de profit pour l’année 2021 ?