La lourde ironie des macronistes, se moquant de lycéens de 18 ans manifestant contre la retraite à 64 ans, cache mal l’inquiétude du gouvernement devant le grain qui s’annonce. Car, de même que les centaines de milliers de manifestants contre la destruction des retraites pensent aussi aux salaires, aux conditions de travail et à l’emploi, les lycéens ne sont pas seulement préoccupés par une retraite à laquelle d’ailleurs nombre d’entre eux ne croient pas pour leur génération.

Leurs pancartes et leurs déclarations vont plus loin : « Une retraite vivable dans une planète vivable » ; « On est là pour soutenir les gens qui souffrent, qui ne peuvent pas payer leurs factures et qui ont froid » ; « Macron, prends l’argent là où y en a » ; « Nous voulons la justice sociale ». Quel que soit le point de départ, la défense des retraites, qui en vaut bien d’autres, l’écologie ou le désir de justice, la situation a de quoi pousser la jeunesse à se révolter.

La crise économique sans issue, l’appauvrissement des classes populaires, le désespoir de continents entiers, la marche à la guerre, les catastrophes climatiques, ce sont autant de questions posées et auxquelles la jeunesse ne peut rester indifférente ; n’en déplaise à tous ceux qui voudraient la voir rester le petit doigt sur la couture du pantalon.