Caterpillar - Grenoble-Échirolles : « on n'avait pas vu ça depuis longtemps »01/02/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/02/P13-1_Caterpillar_Les_grevistes_devant_lentree_de_lusine_dEchirolles_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-80%2C0%2C720%2C360_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caterpillar - Grenoble-Échirolles : « on n'avait pas vu ça depuis longtemps »

Depuis le 16 janvier, pendant plus d’une semaine, des centaines de travailleurs des deux sites voisins de Caterpillar dans l’agglomération grenobloise se sont mobilisés pour les salaires.
Illustration - « on n'avait pas vu ça depuis longtemps »

L’annonce, le 13 janvier, d’une augmentation générale de 2,5 %, dont il fallait enlever une avance de 45 euros brut mensuels accordée en juillet dernier, a été prise comme une injure. Ces miettes se réduisaient ainsi à rien du tout pour une grande partie des ouvriers. Comme disait l’un d’eux : « Ils nous crachent à la gueule. »

Les travailleurs en colère ont poussé les syndicats à appeler à la mobilisation. Pendant plusieurs jours, des débrayages ont eu lieu dans les ateliers, parfois spontanément. Partant deux fois en cortège d’une usine à l’autre, marchant trois kilomètres à pied, 300 à 350 grévistes se sont ainsi rejoints devant les portails de Grenoble puis d’Échirolles. Ces retrouvailles chaleureuses faisaient dire aux plus anciens, émus : « On n’avait pas vu ça depuis longtemps. » Les discussions sont allées bon train sur la nécessité que les salaires suivent la hausse des prix et sur l’attaque contre les retraites. D’ailleurs, la journée de mobilisation du 19 janvier contre la réforme Macron a mis à l'arrêt plusieurs lignes.

Vendredi 27 janvier, l’intersyndicale se divisant comme à chaque fois, FO, CFDT et CFTC signaient pour les dernières pièces jaunes que la direction leur accordait à la table des négociations. Elle passait d’une augmentation de 2,5 à 4 %, avec un plancher de 90 euros brut (moins l’avance de 45 euros !), et une prime exceptionnelle allant de 200 à 600 euros.

C’est en pressurant ses salariés, leurs salaires et leurs conditions de travail que Caterpillar, multinationale de la production d’engins de chantier, chouchou de Wall Street, a pu augmenter ses profits de 20 % en 2022, malgré la crise.

Les grévistes ont fait reculer ce patron rapace, mais ils n’ont pas obtenu satisfaction sur le fond. Le mouvement n’en a pas moins permis de renouer avec la fraternité ouvrière, de faire tomber des barrières, tout en se faisant respecter.

Caterpillar n’en a pas fini avec cette colère : hausse des prix et attaques incessantes provoqueront forcément de nouvelles luttes.

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