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- Lutte ouvrière n°2843
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Dans les entreprises
Placoplatre : condamné pour la mort d’un ouvrier
Le 18 janvier, la société Placoplatre a été condamnée pour homicide involontaire à 50 000 euros d’amende après la mort d’un ouvrier. Il avait été écrasé par un bloc de gypse en 2019 dans la carrière souterraine de Baillet-en-France, dans le Val-d’Oise.
Peut-on pourtant parler d’homicide involontaire quand on sait que le système de communication installé dans la zone de travail, et destiné à prévenir de la chute de ces blocs de gypse, n’était pas utilisable ? Le signal lumineux destiné à prévenir du danger s’est en effet révélé inefficace. Il a fallu d’ailleurs ce mort pour qu’un système de talkie-walkie soit mis en place depuis.
De plus, ce jour-là, les intérimaires représentaient 42 % des salariés du site ! « Cela aurait dû conduire l’employeur à des mesures particulières de prévention des risques », ont estimé les enquêteurs. C’est peu dire.
La direction de la société n’ignorait rien de tout cela, mais les profits passent toujours avant tout le reste. La société Placoplatre est une filiale du groupe Saint- Gobain, qui emploie 180 000 salariés. Au début de l’année 2022, Saint-Gobain a annoncé la multiplication par cinq de son bénéfice net par rapport à l’année 2020, ce qui représente 2,5 milliards d’euros, contre 456 millions en 2020. Au troisième trimestre de l’année 2022, son chiffre d’affaires était encore en forte hausse, passant de 10,80 milliards à 12,92 milliards (+ 20 %). Cette très bonne santé des profits est obtenue en usant celle des travailleurs, en créant des conditions de travail tellement déplorables qu’elles provoquent des accidents mortels.
L’avocate de la fédération du bâtiment de la CGT, Marion Ménage, a rappelé durant le procès que le secteur du bâtiment a compté près d’un mort par jour en 2022. Dans le bâtiment, comme dans tous les autres secteurs, le capitalisme continue de tuer.