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Dans le monde
Parlement européen : Qatargate, Marocgate, à qui le tour ?
Une première depuis un quart de siècle, le Parlement européen vient, de voter une résolution critiquant le régime marocain, après avoir « découvert » qu’il maltraitait la liberté d’expression et de la presse.
En fait, les élus européens ont été amenés à faire un tel geste dans le cadre des poursuites judiciaires ouvertes depuis un mois à propos du scandale de corruption à grande échelle dit le Qatargate. Révélé à l’occasion du Mondial au Qatar, il a fait apparaître que des députés et responsables européens avaient reçu des sommes plus que conséquentes pour les inciter à soutenir la cause du Qatar à Bruxelles. Or, les investigations à ce sujet ont mis au jour un scandale dans le scandale, le Marocgate, aux enjeux politico-financiers non moins considérables, avec là encore des élus européens mis en cause.
Ces circonstances auront au moins fait une victime collatérale : Macron. Lui qui avait prévu de se rendre au Maroc ces jours derniers, a dû une nouvelle fois reporter son voyage. Il avait pourtant fait savoir qu’il éviterait tout sujet qui fâche, dans ses discussions avec le roi et ses ministres. Cela concernait la question du Sahara occidental, annexé par le Maroc ; celle des migrants, que le Maroc laisse ou pas passer le détroit de Gibraltar selon l’état de ses relations du moment avec l’Union européenne ; et même l’affaire du piratage, par les services secrets marocains, des téléphones de responsables européens, dont le propre portable de Macron !
Que ne ferait le représentant de l’État français pour essayer de renouer les liens amicaux – comprendre : doper les relations d’affaires – avec un pays important du Maghreb, important pour les firmes françaises qui s’y sont installées, qui voudraient s’y installer ou qui aimeraient capter plus de commandes d’une monarchie riche à milliards.
C’est le même problème qui se pose aux principaux États de l’Union européenne avec aujourd’hui le Qatar, hier l’Arabie saoudite : comment éviter que des critiques platoniques sur le terrain humanitaire, dont les uns et les autres se seraient bien passé si la question n’avait pas éclaté au grand jour, ne perturbent la bonne marche des affaires.