Niger : l’héritage empoisonné de l’exploitation25/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Niger : l’héritage empoisonné de l’exploitation

La filiale nigérienne d’Orano, la société qui a succédé à Areva, a fermé il y a deux ans une mine d’uranium située à proximité de la ville d’Arlit, au Niger, dans le désert du Sahara.

Il s’avère aujourd’hui que les conditions dans lesquelles s’est effectuée cette fermeture mettent en danger la population voisine.

Un rapport d’une association environnementale spécialisée dans le risque nucléaire révèle que les déchets radioactifs sont toujours là, à l’air libre. Il s’agit de 20 millions de tonnes de boue accumulées en 40 ans d’exploitation. Ces déchets « à vie longue » contiennent des métaux lourds radioactifs dont certains sont très toxiques, et d’où s’échappe en permanence un gaz radioactif, le radon. Ils auraient dû être emprisonnés dans des conteneurs pour être ensuite évacués sur un site sécurisé. Les vents du désert étant très puissants, au moins 100 000 personnes sont menacées, auxquelles s’ajoutent les victimes de la contamination des eaux.

Cette situation est un scandale, comme l’a été toute l’exploitation de ces mines d’Arlit. Des ferrailles contaminées ont été vendues sur les marchés, des maisons construites avec des matériaux sortis de la mine. Les taux de décès dus à des infections respiratoires étaient à Arlit de 16,19 %, deux fois supérieurs à la moyenne au Niger. À la fermeture, les 700 salariés sous-traitants d’Orano n’ont pu bénéficier d’aucun suivi médical.

La défense de ces mines avait été une des raisons non avouées de l’envoi de troupes au Mali. Quant à la sécurité des habitants d’Arlit, l’État français, principal actionnaire d’Orano, s’en est toujours moqué. Peu lui importe que les mineurs et leurs familles en meurent.

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