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Les femmes, grandes perdantes
Dans son discours de présentation de la réforme de la retraite du 10 janvier, Élisabeth Borne avait déclaré qu’elle était « juste, équilibrée et en faveur du progrès social », insistant sur le fait que les femmes en bénéficieront plus que les hommes.
Borne cite pour exemple de justice et de progrès le cas des femmes qui ont eu une carrière hachée ou incomplète du fait de maternités ou d’emplois à temps partiel imposés. À condition de partir à 67 ans, elles ne subissent plus aucune décote. Eh bien, cette limite ne sera pas augmentée, comme Borne aurait pu le décider suite au passage de 62 à 64 ans pour le régime général !
Selon l’Insee, les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes, et leurs pensions de retraite de 40 %. Beaucoup ne pourront partir à l’âge légal de départ en retraite prévu pour l’instant sans subir une sévère décote. Il leur faudra donc toujours travailler trois ans de plus pour arriver aux 67 ans et toucher une pension qui, malgré les promesses de Borne d’en revoir le montant, sera de toute façon insuffisante pour vivre décemment, surtout face à une inflation qui grignote tous les revenus des travailleurs.
Voilà l’avenir radieux que Borne offre aux femmes retraitées, à condition évidemment qu’à 67 ans elles en aient encore un !