USA-Japon-Chine : le Pacifique, l’autre poudrière19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

USA-Japon-Chine : le Pacifique, l’autre poudrière

Vendredi 13 janvier, le président américain Biden recevait le Premier ministre japonais Kishida pour annoncer le renforcement de leur alliance militaire.

Cette alliance est directement dirigée contre la Chine, laquelle représente d’après Kishida un « défi stratégique sans précédent », et contre la Russie, également riveraine de l’océan Pacifique. Les États-Unis vont donc renforcer leur présence dans l’archipel nippon et, en particulier, installer une force d’intervention rapide puissamment armée à Okinawa. C’est bien sûr l’île la plus proche de la Chine et aussi de Taïwan, alliée des États-Unis et revendiquée par la Chine, autour de laquelle les marines rivales croisent en permanence.

De son côté, le Japon va continuer son effort d’armement et prévoit d’y consacrer l’équivalent de 300 milliards d’euros d’ici 2027. L’armée dite d’auto­défense mise en place après 1945 sous étroit contrôle américain se transforme de plus en plus en un véritable instrument militaire d’une puissance impérialiste, alliée aujourd’hui des États-Unis. La marine japonaise avait déjà tourné le traité lui interdisant depuis 1945 de lancer des porte-avions en équipant, à partir de 2013, deux grands porte-hélicoptères. Elle commence, avec la bénédiction de Washington, à transformer ces deux bâtiments pour les rendre capables de recevoir des F35, l’avion de combat américain qui équipe l’armée japonaise.

Les gouvernements occidentaux ont condamné les manœuvres conjointes des flottes chinoise et russe en mer de Chine début janvier. Comme ils dénoncent les incursions des avions chinois dans le ciel de Taïwan et les tirs réguliers, volontairement perdus en mer, de missiles venus de Corée du Nord. Le Japon fait évidemment partie du front antirusse et Kishida a réaffirmé son soutien à Biden, précisant que « laisser faire la Russie en Ukraine serait créer un précédent ». Ainsi des camps se dessinent et avec eux la menace de guerre.

La démonstration la plus claire et la plus probante a comme toujours été donnée par le vrai patron, les États-Unis, dont le budget militaire et la puissance de feu écrasent tous les autres. Le jour même de la rencontre Biden-Kishida, le porte-avions Nimitz et son groupe étaient en manœuvre dans la mer de Chine du Sud. Sa feuille de route, publiée par la marine américaine, précise que l’escadre est là pour « démontrer sa capacité à fournir une force maritime sans équivalent, si besoin est ».

Derrière la course aux armements et les profits des marchands de canons, les puissances impérialistes se tiennent prêtes à maintenir leur ordre par la force.

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