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Leur société
Nos lecteurs écrivent Chauffage : le racket organisé
En ce début d’année, Cristal Habitat, le bailleur du HLM où j’habite à Chambéry, nous a annoncé 10 % d’augmentation sur les charges pour le chauffage, car le prix du MWh a été quasiment doublé par la société de chauffage urbain de la ville. Cela s’ajoute aux hausses précédentes de 2022, et le courrier en annonce d’autres à venir « en fonction de nouvelles évolutions des tarifs de l’énergie ».
Quid du fameux bouclier tarifaire du gouvernement ? On savait déjà qu’il était percé car il prévoyait des hausses des tarifs du gaz ou de l’électricité jusqu’à 15 % à partir de ce mois-ci. Mais on apprend aussi, dans la lettre du bailleur, que la subvention de l’État sera versée d’abord au fournisseur (le chauffage urbain), qui ensuite la reversera aux clients. Quand est-ce que cela se fera ? Mystère ! En attendant, ce sont les familles des quartiers populaires qui font l’avance. Comment trouver les sommes supplémentaires, alors que nos salaires et nos pensions sont bloqués ? À nous de nous débrouiller. Et quel contrôle aura-t-on sur les montants de remboursement affichés ? Aucun.
Il va encore falloir se serrer la ceinture pour alimenter les bénéfices d’un trust de l’énergie ! Car le chauffage urbain est géré en délégation par une filiale d’Engie, qui a vu ses bénéfices atteindre des records pour l’année 2022.
De son côté, la municipalité de gauche se targue que le réseau de chauffage urbain soit « le plus vertueux de France ». Il utiliserait 80 % d’énergie renouvelable. C’est peut-être vert mais, en attendant, nos comptes sont dans le rouge ! Et ni la mairie ni le bailleur n’agissent. Les travailleurs n’ont rien à attendre d’eux, et ce nouvel exemple le confirme.