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Leur société
Consommation : les voleurs volent en groupe
Pour la troisième fois en moins de douze mois, industriels et distributeurs sont engagés dans une partie de bras de fer pour décider des prix des produits de grande consommation, et donc des marges bénéficiaires qu’ils vont pouvoir se répartir.
Une chose est sûre : au vu de la note de plus en plus salée payée par les consommateurs, les magnats de l’industrie et de la grande distribution se sucrent.
Dans un reportage sur France 2, jeudi 12 janvier, sur les négociations en cours entre les deux camps, le téléspectateur était prévenu qu’il devrait faire face à des hausses de prix « d’une ampleur inédite », de 15 à 20 %. Le reportage oubliait de dire que les hausses à deux chiffres sont déjà une réalité depuis des mois.
Lors de la précédente négociation annuelle de mars 2022, distributeurs et industriels ont déjà entériné de telles hausses. En août dernier, on a pu constater par exemple 24 % d’augmentation sur un an sur les viandes, 18 % sur les pâtes, 10 % sur le café ou encore 11 % sur les œufs. Et tout a continué à augmenter depuis, faisant fondre le pouvoir d’achat des salaires, pensions et allocations comme neige au soleil.
Derrière ces hausses, gros industriels et grandes enseignes alimentaires se livrent entre eux à une véritable bataille de chiffonniers. Cela se traduit de plus en plus souvent, dans les rayons des magasins, par des ruptures de produits. Ainsi, après plusieurs semaines de déréférencement fin 2022, Intermarché et Casino, liés par une centrale d’achat commune, ont réintégré les eaux du groupe Danone : Evian, Volvic, Badoit et La Salvetat.
En 2020, c’était Coca Cola qui avait retiré des rayons d’Intermarché ses bouteilles et canettes. Mais ils sont tous d’accord pour faire supporter les hausses aux consommateurs, ou bien, comme on le voit de plus en plus souvent, pour réduire le volume ou le poids des produits.
Et le tout nouveau projet gouvernemental à l’ordre du jour du Parlement, sur la création de rayons identifiables avec vingt produits à prix cassés, n’illustre que le mépris des politiciens de la bourgeoisie pour les classes populaires et leur complicité avec les grands groupes capitalistes fauteurs de vie chère. C’est vraiment s’entendre comme larrons en foire.