SNCF Strasbourg : un REME qui vire au cauchemar28/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2839.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Strasbourg : un REME qui vire au cauchemar

Le Réseau express métropolitain européen (REME) de l’agglomération strasbourgeoise a démarré le 11 décembre et, comme tous les cheminots et de nombreux usagers s’y attendaient, cela s’est traduit par un fiasco.

Au lieu des 890 TER supplémentaires promis par la région Grand Est, l’Eurométropole de Strasbourg et la direction de la SNCF, qui devaient circuler dans la première semaine, pas moins de 509 trains ont été supprimés, dont 200 pour manque de personnel de conduite. À cela il faut ajouter 175 suppressions partielles, c’est-à-dire des trains qui n’ont pas pu se rendre jusqu’à leur terminus, une multitude de retards, des correspondances empêchées, des trains bondés… Faute d’embauches et de moyens matériels, il ne pouvait en être autrement.

Le REME se heurte également à la saturation des voies de la gare de Strasbourg. Si un RER parisien circule sur un réseau entièrement dédié, la gare de Strasbourg doit composer avec les circulations TGV, le fret, les trains de travaux… Là aussi, les cheminots avaient alerté la direction sur l’impossibilité technique d’organiser cette augmentation du nombre de trains TER.

La direction de la SNCF, de son côté, a tenté de se dédouaner en mettant en avant le froid et la neige, sauf que, sur ce point aussi, sa responsabilité est engagée, puisque depuis des années elle supprime des postes dans les brigades des voies chargées de traiter les problèmes liés aux conditions climatiques.

Quatre jours à peine après le lancement, la direction de la SNCF et la région Grand Est ont annoncé un plan de transport adapté, qui supprime 25 % de la circulation sur les lignes du REME pour une période de quinze jours. Mais, à moins d’embaucher et de former d’ici là tout le personnel indispensable, et de fournir le matériel nécessaire, la situation ne risque pas de s’améliorer. Les plans de transport adaptés vont se succéder comme c’est déjà le cas depuis plus de deux ans.

« Le REME, c’est du rêve » disait le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou quelques jours avant le lancement. Cheminots et usagers ont pu concrètement vérifier ce que valaient ces belles promesses. La situation de sous-effectif ainsi que l’état de vétusté du réseau et du matériel étant la même partout sur le territoire, le même résultat est à prévoir pour les dix RER de province annoncés par Macron. Eux aussi n’existent que dans ses rêves.

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