Accompagnée d’animateurs et de parents, la quinzaine d’enseignants s’est alors retrouvée devant le rectorat de Paris avec banderole, mégaphone et slogans. L’après-midi, ils exposaient leurs besoins à la chargée de mission des Affaires scolaires de la mairie du 18e arrondissement où se trouve l’école. Sans réponse à leurs besoins, l’ensemble des enseignants ont reconduit la grève le jour suivant, cette fois rejoints par l’équipe du centre de loisirs.

Le lendemain, un petit ­déjeuner était organisé à la grille, pour échanger avec les parents de l’école et d’une école voisine. Un groupe WhatsApp était créé pour communiquer avec les familles. Le temps libéré par la grève a permis de s’organiser et de discuter de la suite du mouvement.

En fin d’après-midi, alors que la reconduction de la grève avait été annoncée aux familles à 11 h 30, des enseignants recevaient sur leurs téléphones personnels une série d’appels et de SMS provenant des lignes directes de la directrice académique et du directeur de la circonscription des affaires scolaires du 18e. Une question semblait les tourmenter : la grève allait-elle continuer, maintenant qu’ils annonçaient la venue d’un remplaçant pour le directeur, d’un enseignant déchargé de classe jusqu’aux vacances scolaires et de deux animateurs supplémentaires jusqu’à la fin de l’année scolaire ?

À la majorité, les enseignants ont décidé de reprendre le travail le lendemain, conscients que ces acquis étaient le résultat de leur mobilisation et que celle-ci en appellera d’autres. La veille, le ministère de l’Éducation nationale avait en effet annoncé la suppression de 1 117 postes de professeurs des écoles, dont 155 à Paris.