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Leur société
Hébergement d’urgence : la situation empire
Comme chaque début d’hiver au retour du froid, les associations d’aide aux sans-abris alertent sur l’insuffisance dramatique du nombre de places dans les centres d’hébergement d’urgence. La situation s’aggrave à mesure que la crise économique s’approfondit.
Aujourd’hui la situation est telle que, dans certains départements, pour être considéré comme « prioritaire », il faut soit être enceinte, soit sortir de la maternité ou encore ne s’être vu proposer aucune solution d’hébergement après trente demandes successives.
Être prioritaire ne signifie pas obtenir une place, loin de là. En Seine-Saint-Denis, le 28 novembre, 739 demandes de mise à l’abri ont été faites via le 115. Parmi les demandeurs se trouvaient 45 femmes enceintes et une centaine d’enfants de moins de quatre ans. Faute de places disponibles, tous ont passé la nuit dehors.
Dans ce département, le Samu social reçoit entre 1 500 et 2 000 appels quotidiennement et ne peut en traiter que 500. Et combien sont les personnes qui n’appellent plus sachant par expérience qu’aucune solution ne leur sera proposée ? Cela concernerait plus de sept personnes à la rue sur dix selon une enquête réalisée par l’association Interlogement93.
Alors que le nombre de sans domicile fixe, estimé à 300 000 personnes, aurait doublé depuis 2012 et que bien des travailleurs sont aujourd’hui sur un fil, seule la réquisition des logements vacants peut répondre immédiatement à l’urgence de cette situation révoltante.