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Leur société
CPF : l’arnaque vient d’en haut
Un amendement a été glissé dans le projet de loi de finances, dans le but de faire payer un reste à charge aux salariés souhaitant bénéficier de leur compte personnel de formation (CPF). Au prétexte de responsabiliser les demandeurs de formation, l’État entend donc les faire payer.
Une réforme du précédent gouvernement Macron avait transformé en euros les quelques heures de CPF – 24 heures par année de travail. Suivant son niveau de qualification, chaque salarié avait droit, au bout de dix années d’emploi, à une misérable cagnotte pour la formation, variant de 5 000 à 8 000 euros.
Ce nouveau système ne permet pas plus que l’ancien de financer une véritable formation qualifiante. Il a par contre donné l’occasion à toutes sortes d’escrocs de détourner des millions d’euros, sous le couvert de pseudo-organismes de formation. Les salariés souhaitant bénéficier d’une formation leur remettaient leurs codes d’accès et leur cagnotte CPF était ainsi vidée, sans aucune formation en échange. D’autres pseudo-formateurs se sont spécialisés dans l’offre de formations à la création d’entreprise, totalement ou partiellement factices, pour empocher l’argent des CPF.
Depuis, le gouvernement a interdit le démarchage auprès des salariés et radié un certain nombre de faux prestataires de la liste des organismes et des formateurs enregistrés. Mais, à son goût, trop de salariés s’inscrivent encore à des formations, et il pointe un coût trop élevé et une envolée des dépenses de France Compétences, l’organisation qui gère la formation continue et l’apprentissage.
L’argent mis sur le compte personnel de formation est pourtant le produit du travail des salariés, dont ils devraient pouvoir disposer librement. Mais, quand il s’agit de voler les travailleurs, le gouvernement ne s’arrête pas à si peu.