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- Lutte ouvrière n°2836
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Dans le monde
Sénégal : les travailleurs face à la flambée des prix
Cet article est extrait du journal Le pouvoir aux travailleurs édité par nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI).
Dakar est devenu en 2022 la ville la plus chère de l’Afrique de l’Ouest, devant Abidjan. Le salaire moyen au Sénégal est estimé à un peu moins de 71 000 francs CFA (108 euros) par mois, c’est-à-dire qu’un grand nombre de personnes ne disposent pas de ce revenu, alors que l’inflation, qui avait déjà atteint 11 % en juillet 2022, continue de grimper.
C’est une situation catastrophique pour des millions de personnes dans les villes et les campagnes. Les petits paysans, déjà victimes de la sécheresse, ont de plus en plus de mal à se nourrir. Ils quittent la campagne pour tenter de survivre en ville, mais leur situation ne fait que s’aggraver, à cause du chômage et des salaires de misère pour ceux qui parviennent à trouver un petit job. Leurs enfants voient leur avenir bouché et ne rêvent que de partir vers les pays riches, dans l’espoir de pouvoir y tenter leur chance et de venir en aide à leurs parents en souffrance.
Cette situation de misère croissante est une menace pour le pouvoir du président Macky Sall et il sait qu’il suffirait d’une étincelle pour que la colère longtemps retenue lui explose à la figure. C’est pour éviter une telle explosion sociale qu’il manie la carotte et le bâton. D’un côté, il durcit son pouvoir en enfermant des journalistes qui ne lui plaisent pas et en envoyant la police pour réprimer violemment les manifestations, particulièrement dans le milieu de la jeunesse. Et, de l’autre, il fait beaucoup de démagogie pour faire croire à la population qu’il agit contre la flambée des prix. Il annonce parfois des baisses de prix de certaines denrées, mais c’est uniquement sur le papier car, sur le terrain, les gens ne constatent rien. Pour s’en dédouaner, le gouvernement accuse les petits commerçants de ne pas appliquer ses consignes.
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Les travailleurs n’ont rien à attendre des promesses de Macky Sall, pas plus qu’ils ne devraient faire confiance aux politiciens de l’opposition qui, tel Ousmane Sonko, prétendent avoir des « contre-propositions » pour lutter contre la misère et la vie chère. Les travailleurs ne devront leur salut qu’à eux-mêmes, à leur capacité et à leur volonté de s’organiser pour obtenir des salaires permettant de vivre décemment de leur travail.