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Leur société
Passe Navigo : non à la hausse des tarifs !
Les usagers d’Île-de-France vont sans doute bientôt devoir payer plus cher pour s’entasser dans les transports en commun. C’est la menace qu’agite Valérie Pécresse, présidente de la région.
Une hausse du passe Navigo à 90 euros contre 75,2 euros aujourd’hui pourrait être décidée le 7 décembre au conseil d’Île-de-France Mobilités qu’elle préside, soit 20 % d’augmentation. C’est inacceptable pour les deux millions d’habitants qui utilisent ce titre de transport pour se rendre à leur travail. Le simple ticket de métro devrait lui aussi augmenter, passant en 2023 à 2,30 euros contre 1,90 actuellement, soit 21 % de hausse. Les employeurs doivent certes payer la moitié de l’abonnement entre le domicile et le lieu de travail, mais le reste est à la charge de leurs salariés.
La hausse programmée est d’autant plus révoltante que les conditions de transport ne cessent de se détériorer. Il y a moins de RER, moins de tramways et de métros. Sur les quais, les usagers voient de plus en plus souvent s’afficher la mention « train annulé ». Dans le métro, sur certaines lignes, les rames sont tellement bondées à certaines heures qu’une partie des usagers, particulièrement les personnes âgées ou handicapées, préfèrent rester à quai en attendant l’arrivée d’un métro à l’intérieur duquel les visages ne s’écrasent pas sur les vitres. C’est de la pure maltraitance, et il faudrait maintenant payer plus cher pour ça !
Ce projet d’augmentation des tarifs fait depuis des mois l’objet d’un bras de fer entre la région et l’État. Valérie Pécresse avance le déficit d’Île-de-France Mobilités faisant suite à l’inflation et à l’augmentation des prix de l’énergie. Elle demande au gouvernement de mettre la main à la poche pour « réduire le plus possible la facture pour les usagers franciliens ». À l’approche de la décision, celui-ci fait toujours la sourde oreille.
Une telle augmentation est intolérable, alors que bien des usagers bouclent aujourd’hui leur budget à l’euro près et que dans les entreprises il n’y a pas de hausse comparable pour les salaires. Le principal bénéficiaire du réseau de transports en commun est le patronat, auquel il permet d’exploiter une main-d’œuvre souvent obligée de se loger loin du lieu où elle travaille. Ce serait à lui de le financer en totalité et de permettre ainsi la gratuité des transports.