CHRU – Nancy : officialisation d’un tri aux Urgences30/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHRU – Nancy : officialisation d’un tri aux Urgences

Le CHRU de Nancy et l’Agence régionale de santé testent actuellement un système appelé Daum (Dispositif d’accompagnement pour les utilisateurs multiples des urgences) destiné à détecter les patients qualifiés de « gros consommateurs » des Urgences médicales.

Concrètement, à partir de quatre passages aux Urgences dans l’année, ces patients sont repérés.

Sont explicitement ciblés par ce dispositif ceux qui souffrent d’addictions ou de douleurs chroniques, ou encore les personnes âgées qui font régulièrement des chutes chez elles.

Depuis le lancement du système, le 7 novembre, 32 personnes ont déjà été identifiées. Selon ses initiateurs, il pourrait y en avoir une soixantaine par mois ! Il est même envisagé d’étendre l’expérimentation aux Urgences pédiatriques et aux hôpitaux du sud de la Lorraine.

L’objectif est d’écarter ces patients des Urgences en leur proposant une visite d’évaluation puis un accompagnement personnalisé à domicile. Tout cela est bien beau sur le papier, mais qu’en sera-t-il dans la réalité de déserts médicaux qui pénalisent tout particulièrement les personnes les plus éloignées des soins ? Sous le vertueux prétexte de prévention, dans le contexte actuel, c’est une forme d’abandon qui ne dit pas son nom.

Officiellement, le CHRU se défend de faire un tri des patients, puisque, devant les multiples protestations que cette pratique suscite, le mot reste tabou pour le ministre de la Santé, Braun, ex-chef du service des Urgences du CHR de Metz-Thionville. Mais c’est la triste réalité. Après la régulation des Urgences adultes de cet été, qui va être prolongée cet hiver, après la saturation des Urgences pédiatriques de cet automne, ces services n’en finissent pas d’être en rupture.

Les initiateurs du dispositif Daum osent même dire que les personnes concernées auraient une « appétence aux Urgences ». Plutôt que se donner les moyens de renforcer les Urgences et la médecine de ville, les responsables s’en prennent avec mépris aux patients en détresse.

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