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Leur société
Assurance chômage : malheur aux vieux travailleurs !
Visés comme tous par le recul de l’âge de départ en retraite, les travailleurs les plus âgés vont aussi l’être par la réforme de l’Assurance chômage. Le 21 novembre, le ministre du Travail en a fait connaître les détails scandaleux devant les représentants des patrons et des syndicats.
À partir du 1er février prochain, la durée d’indemnisation des travailleurs sans emploi, inscrits à Pôle emploi, va ainsi baisser de 25 %. Sous quel prétexte le gouvernement taille-t-il ainsi dans des allocations déjà souvent insuffisantes pour vivre dignement ? C’est que selon lui la conjoncture du marché du travail, contrairement aux apparences, serait bonne ! Le taux officiel du chômage est donné à 7,3 % au troisième trimestre 2022, et c’est cela qui, pour les gouvernants, serait une bonne conjoncture.
Le ciel du chômage restant selon eux serein, les diverses classes d’âge des chômeurs devraient perdre un quart de leurs mois d’indemnisation, pour être mieux incités à reprendre un emploi.
Ce changement de la durée d’indemnisation pourrait toucher plus de 300 000 travailleurs. Parmi tous les sans-emploi nouvellement inscrits, qui seront frappés par cette mesure, les plus touchés seront les chômeurs de plus de 55 ans qui, au lieu de pouvoir prétendre à trois ans d’indemnisation, seront limités à deux ans et trois mois. Or on compte actuellement, selon les statistiques officielles, 1,5 million de chômeurs de plus de 50 ans. Ce sont ceux qui, vu leur âge et leur salaire, sont éjectés sans état d’âme par les employeurs. La mesure sera d’autant plus violente que la réforme des retraites les contraindra à rester jusqu’à 64 voire 65 ans… au chômage. C’est à la fois les précipiter vers les minima sociaux, s’ils y ont droit, et les condamner à toucher, au bout du compte, une pension de retraite amputée, puisqu’un salarié sur deux arrive à la retraite en passant par la case Pôle emploi.
Plébiscitée par le grand patronat, la réforme va surtout permettre à la caisse de l’Unédic d’économiser quatre milliards d’euros et de résorber ainsi une partie de son déficit. Mais ce déficit est uniquement comptable puisque lié au retard dans le versement des cotisations patronales et aux multiples exonérations qui ont été consenties aux employeurs.
« Dans la période que nous connaissons, dix-huit mois pour trouver un travail, c’est suffisant. », commentait le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, sur CNews. Mais la période que nous connaissons, celle des attaques croissantes contre le monde du travail, peut aussi voir grandir la colère de ceux que ce mépris révolte.