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- Lutte ouvrière n°2829
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Dans les entreprises
Toray – Lyon : grève pour les salaires
Alors que tous les prix flambent, que le gaz et l’électricité vont prendre 15 % minimum cet hiver, la direction de Toray, en banlieue lyonnaise, a osé proposer, lors des discussions annuelles obligatoires sur les salaires pour 2023, une augmentation de 45 euros, rapidement portée à 60 euros.
Après une assemblée, les travailleurs de cette usine d’un grand groupe japonais qui produit du film alimentaire, ouvriers ou techniciens, postés en 5x8 ou en journée, se sont mis en grève le 12 octobre. Selon une tradition établie lors d’une grève mémorable en 2018, ils ont installé leur piquet, avec barnums et barbecue, sur la pelouse devant l’usine.
Refusant le mépris de la direction, ils réclamaient au moins les 100 euros obtenus pour 2022 par une grève en mai dernier. Sur 480 salariés au total, dont 80 intérimaires, 150 travailleurs ont fait grève. Quatre lignes de production sur cinq étaient à l’arrêt. Et pour la première fois des travailleurs du cinquième atelier, l’OPP, ont rejoint la grève, applaudis par tous. Des tournées de grévistes dans cet atelier, avec des prises de parole par des non syndiqués, y ont contribué. Les salariés des bureaux n’ont pas franchi le pas, mais regardent la grève avec sympathie, comme en atteste l’attitude de la CFDT, très minoritaire sauf chez les cadres, qui s’est sentie obligée pour la première fois de sortir un tract soutenant les revendications.
La grève est animée par les grévistes eux-mêmes, syndiqués ou pas, pour rédiger un tract, contacter des journalistes et proposer des actions. Les 17 et 18 octobre, les grévistes ont organisé un filtrage des poids lourds sur le rond-point devant l’usine. D’autres défendent l’idée de gagner de nouveaux grévistes dans l’usine.
Finalement, mardi 18 octobre, la direction a convoqué les délégués pour une nouvelle proposition. Plus de trente grévistes se sont invités. Ils ont pu entendre le langage perché et méprisant de ce duo proposant finalement 80 euros d’augmentation générale. Dans la foulée, après des interventions sur l’état du rapport de force, une majorité s’est exprimée lors d’une assemblée pour accepter la proposition. Plusieurs ont souligné que depuis la grève de mai, de nouveaux grévistes ont été gagnés, ce qui a renforcé la cohésion du groupe et sera utile pour la prochaine.