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- Lutte ouvrière n°2828
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Leur société
RN : anti-chômeurs, antiouvrier
Lors des débats à l’Assemblée sur le projet de réforme de l’assurance chômage présenté par le gouvernement, les députés du Rassemblement national devaient à la fois entretenir leur image d’opposants à Macron et montrer leur capacité à satisfaire les exigences du patronat.
Pour cultiver leur posture d’opposants, les députés RN ont donc tenu des discours très durs à l’égard du gouvernement, dénonçant « ses méthodes autoritaires », « une mesure injuste qui vise les chômeurs »… Et à la fin, clou du spectacle, ils ont voté contre le texte gouvernemental.
Mais, tout en se livrant à cette comédie parlementaire, le RN a tenu à participer à la surenchère antiouvrière initiée par la droite LR. Les députés du parti lepéniste ont ainsi voté en faveur de l’amendement assimilant l’abandon de poste par un salarié à une démission, ce qui lui fait perdre tout droit aux allocations chômage. Pour ne pas être en reste, Le Pen a proposé que soit considéré comme une démission le refus d’accepter un contrat à durée indéterminée (CDI) à la fin d’un contrat à durée déterminée (CDD). Un autre député RN a proposé, lui, de limiter les élections professionnelles aux travailleurs de nationalité française ou « maîtrisant couramment la langue française ». Réduire les droits des travailleurs, les diviser, tout un programme… en faveur des patrons !
Ces amendements ont été rejetés, mais, en les proposant, le RN voulait démontrer qu’il pouvait être du côté des patrons aussi bien que Macron. En déclarant qu’il allait étudier sérieusement la proposition de Le Pen, le gouvernement ne s’y est pas trompé.