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Leur société
Les TPE étranglées par les fournisseurs
Le SDI, syndicat des indépendants et des très petites entreprises (TPE), dénonce des contrats d’énergie en hausse de 300 %, 700 % voire plus de 1 000 % imposés par TotalEnergies, EDF ou Engie aux artisans et petits commerçants.
Actuellement, certains d’entre eux renouvellent en effet leur contrat.
Ils font alors l’amère expérience de la loi du plus fort, les énergéticiens leur proposant des contrats en hausse phénoménale, parfois non renégociables sur une période pouvant aller jusqu’à trois ans.
Les témoignages affluent comme celui de cette boulangère de Tende, dans les Alpes maritimes, qui évoque sa facture d’énergie : « D’habitude, j’ai 4 000 euros pour un trimestre, et là, c’est 14 500 euros, donc c’est 10 500 de plus que prévu », avant même le renouvellement de son contrat. D’autres dénoncent les menaces de certains fournisseurs d’énergie s’ils ne signent pas un nouveau contrat quatre ou cinq fois plus cher que cette année, où le prix était déjà en forte augmentation.
Boulangers, restaurateurs, traiteurs ou épiciers, qui ne peuvent pas se passer de leurs fours, réfrigérateurs et autres appareils, sont exclus du bouclier tarifaire qui plafonne la hausse des coûts à 15 %. En effet, ce dernier ne concerne que les TPE utilisant une puissance inférieure à 36 kilovoltampères (kVA), ce qui n’est pas leur cas. Le secrétaire du SDI dénonce donc une véritable loi de la jungle dans laquelle ces petits commerçants et artisans se retrouvent à la merci des TotalEnergies et autres grands groupes.
Face à cette situation, la ministre déléguée aux PME a déclaré sans rire : « Si vous vous trouvez dans la situation où il faut signer un nouveau contrat d’énergie » et que celui-ci « présente une hausse incompréhensible », « je le répète, ne signez pas ! » La semaine précédente le ministre de l’Économie, Le Maire, a accusé les fournisseurs d’énergie de ne pas suffisamment jouer le jeu et leur a demandé de faire des efforts pour garantir des prix raisonnables à ces petites entreprises. C’est une vaste plaisanterie, à l’image de la nouvelle charte d’engagement de bonnes pratiques signée le 5 octobre par TotalEnergies, Engie, EDF et consorts. D’après cette dernière, qui ne comprend aucune clause obligatoire, les fournisseurs d’énergie s’engageraient, par exemple, à prévenir leurs clients professionnels de l’expiration de leur contrat deux mois à l’avance. La belle affaire !
Les moulins à paroles du gouvernement peuvent continuer à tourner, ce sont les grands groupes de l’énergie qui font la loi et rackettent l’ensemble de la société, y compris les artisans et petits commerçants.